« West Side Story » à Paris : la comédie musicale est plus que jamais d’actualité, 66 ans après

SPECTACLE - 66 ans et pas une ride. West Side Story est de passage à Paris pendant sa grande tournée internationale, et la comédie musicale culte est toujours un succès. Mise en scène par Lonny Price, la production est à voir sur les planches du théâtre du Châtelet du 20 octobre au 31 décembre 2023, et un avant-goût est à découvrir dans notre vidéo en tête d’article.

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Chorégraphies de haut niveau, décors grandioses et orchestre survolté... pendant plus de deux heures, West Side Story émerveille et nous transporte à Broadway. Et si le spectacle, joué pour la première fois aux États-Unis en 1957, est toujours un succès, c’est en grande partie pour sa musique composée par Leonard Bernstein, Stephen Sondheim et Arthur Laurents.

De la chanson d’amour Maria aux morceaux dansants et drôles America ou I Feel Pretty, elle résiste au passage du temps. « Je la trouve aussi vibrante qu’en 1956 et elle semble toujours aussi moderne », raconte Lonny Price au HuffPost.

« C’est plein de rythmes palpitants et de mélodies magnifiques. Et la danse vous prend aux tripes » , se réjouit le metteur en scène. Sa production de West Side Story est d’ailleurs la seule au monde autorisée à reprendre la chorégraphie originale de Jerome Robbins.

« West Side Story » : une histoire d’immigration

L’histoire d’amour impossible entre Tony et Maria continue d’émouvoir — elle a même eu droit à deux adaptations au cinéma, dont la dernière a été réalisée par Steven Spielberg. « C’est Roméo et Juliette, c’est une super histoire », nous dit Lonny Price. Mais ce sont aussi les problématiques sociales qui rendent West Side Story si intemporelle.

Tony fait partie des Jets, un gang d’Américains issus de la classe ouvrière. Maria est Porto Ricaine, elle vient d’immigrer aux États-Unis et son frère est le leader des Sharks, un gang latino rival. Les Jets et les Sharks, issus de vagues d’immigration différente, se disputent un quartier de New-York en essayant d’échapper à la police.

« Nous avons essayé d’explorer un peu le rêve américain en s’intéressant à qui y a droit », explique Lonny Price. Même si le mythe veut que n’importe qui puisse réussir sa vie aux États-Unis, « ce rêve n’est pas accessible à tout le monde. Il ne l’est pas pour les Jets et les Sharks dans le spectacle », rappelle-t-il.

Un message politique

Et si l’idée du rêve américain a perdu en popularité ces dernières décennies, les sujets de l’immigration, du racisme et du conflit territorial sont eux toujours d’actualité : « il y a de la xénophobie partout », s’attriste Lonny Price.

La comédie musicale résonne selon lui d’autant plus aujourd’hui, avec la situation en Israël et en Palestine. « Malheureusement, l’aspect très politique de West Side Story est toujours d’actualité. Quand on regarde ce qu’il se passe au Moyen-Orient aujourd’hui, c’est triste mais nous nous battons encore pour des territoires », regrette-t-il.

Mais malgré la fin tragique — le frère de Maria, Riff le chef des Jets et Tony meurent — West Side Story porte un message d’espoir. « Je pense que ça a toujours été une ode à la tolérance et au fait que nous sommes tous humains. Nous avons les mêmes besoins, désirs et amours », développe Lonny Price.

« À la fin, suite à un décès, les deux groupes partent ensemble et arrêtent de se battre. Du moins, on l’espère ». La réalité est cependant parfois moins joyeuse que la comédie musicale. D’où l’importance de s’évader en chanson, même le temps d’une soirée au Châtelet.

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