Washington n'exclut pas de coopérer avec la justice russe
WASHINGTON (Reuters) - La Maison Blanche n'a pas exclu mercredi d'autoriser l'interrogatoire aux Etats-Unis de citoyens américains recherchés en Russie, parmi lesquels figure l'ancien ambassadeur américain à Moscou Michael McFaul.
L'idée a été lancée lundi par Vladimir Poutine, lors du sommet américano-russe d'Helsinki. Washington a jusqu'ici toujours refusé de collaborer aux poursuites intentées à l'étranger à des membres de l'administration américaine.
"Le président va rencontrer son équipe et nous vous ferons savoir quand nous aurons une annonce à faire à ce sujet", a déclaré Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, ajoutant que Donald Trump avait trouvé l'idée "intéressante"
Poutine lui a proposé à Helsinki de laisser des enquêteurs américains assister à l'interrogatoire des 12 agents des services de renseignement russes inculpés vendredi dernier aux Etats-Unis d'ingérences dans les élections de 2016, à condition que des Russes soient autorisés à faire de même avec les Américains soupçonnés de complicité avec Bill Browder, un financier impliqué dans la lutte contre la corruption en Russie, qui y a été condamné pour faillite frauduleuse.
Le président russe l'accuse d'avoir contribué au financement de la campagne électorale d'Hillary Clinton à l'aide de revenus dissimulés au fisc russe. Selon Vladimir Poutine, il a bénéficié de l'aide des services de renseignement américains.
Le procureur général de Russie a communiqué mercredi la liste des Américains qu'il soupçonne d'"activités illégales". Parmi eux figure Michael McFaul. Ambassadeur américain en Russie sous la présidence de Barack Obama, il enseigne désormais à l'Université de Stanford, en Californie.
D'autres anciens membres de l'administration américaine figurent sur la liste, publiée par l'agence de presse russe RIA.
Heather Nauert, porte-parole du Département d'Etat américain, a jugé les allégations russes "absolument absurdes".
Michael McFaul, qui les nie lui aussi, s'est dit profondément préoccupé que la Maison Blanche n'ait pas exclu de coopérer avec la justice russe, ce qui revient selon lui à mettre sur le même plan "l'inculpation légitime des agents de renseignement russes (...) et un fantasme absurde dénué de tout fondement".
(Roberta Rampton et Lesley Wroughton avec par Phil Stewart et Jonathan Landay; Jean-Philippe Lefief pour le service français)