Washington et Ryad discutent de gros contrats de vente d'armes

par Mike Stone WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis cherchent à conclure des contrats d'armement avec l'Arabie saoudite pour plusieurs dizaines de milliards de dollars avant la visite ce mois-ci du président Donald Trump dans le pays, a-t-on appris cette semaine de source proche des discussions. Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d'armes du royaume wahhabite et Donald Trump a promis de relancer l'emploi dans le secteur manufacturier. Dans les contrats prévus figurent notamment un système de défense antimissile Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) fabriqué par le groupe Lockheed Martin. Le système THAAD, comme celui en cours d'installation en Corée du Sud, coûte environ un milliard de dollars (900 millions d'euros). Egalement en cours de négociation, un logiciel informatique de commandement C2BMC, ainsi que des systèmes satellitaires, deux produits fournis par Lockheed. Sont également envisagés des véhicules de combat fabriqués par le britannique BAE Systems, et notamment le blindé Bradley Fighting Vehicle (BFV) et le canon automoteur M109, dit-on de source proche des discussions. BAE emploie 29.000 personnes aux Etats-Unis. Les négociations portent aussi sur des contrats déjà annoncés et dont les discussions n'ont pas encore abouti. Il s'agit par exemple d'un programme de 11,5 milliards de dollars portant sur quatre frégates de type Littoral Combat Ship (LCS), un bâtiment utilisé par l'US Navy. Le projet a été approuvé par le département d'Etat en 2015. Des discussions ont suivi mais aucun contrat définitif n'a jamais été signé. NÉGOCIATIONS La prochaine étape pour ces navires est sans doute une lettre d'entente entre les deux pays, explique-t-on. Le LCS est construit par Lockheed Martin avec l'australien Austal. Le Congrès a son mot à dire sur les contrats d'armement importants signé avec l'étranger. Les parlementaires doivent s'assurer du respect de la clause qui prévoit qu'Israël doit conserver sa supériorité militaire sur ses voisins. Des contrats de plus d'un milliard de dollars portant sur des munitions sont aussi prévus comme les projectiles anti-blindage Penetrator Warheads et les bombes guidées laser Paveway fabriquées par le groupe Raytheon, dit-on encore. L'administration Obama avait suspendu ce projet après le lancement de la campagne militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen. Selon une des personnes au fait de ces contrats, les négociations en matière de ventes d'armes se sont accélérées ces dernières semaines parallèlement aux préparatifs du voyage de Donald Trump en Arabie saoudite. Un groupe de travail composés de représentants américains et saoudiens s'est réuni à la Maison blanche lundi et mardi pour négocier le voyage, ainsi que le financement des contrats militaires. La question du blocage du financement des groupes islamistes combattants a également été abordée. Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al Djoubeïr et d'autres responsables saoudiens ont rencontré des parlementaires au Capitole, et notamment les sénateurs Bob Corker et Ben Cardin de la commission des Affaires étrangères. La plus grande partie des contrats d'armement proposés par l'administration Obama à l'Arabie saoudite, d'un total de 115 milliards de dollars, sont devenus des accords officiels. (Avec Arshad Mohammed, John Walcott, Warren Strobel, Patricia Zengerle et Jonathan Landay; Danielle Rouquié pour le service français)