Washington déplore la condamnation des journalistes birmans

Les Etats-Unis ont déploré mercredi la confirmation mardi de la condamnation de deux journalistes birmans travaillant pour l'agence Reuters, Wa Lone (au centre) et Kyaw Soe Oo, et exprimé leurs doutes sur le respect de la liberté d'expression. /Photo d'archives/REUTERS/Ann Wang

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont déploré mercredi la confirmation mardi de la condamnation de deux journalistes birmans travaillant pour l'agence Reuters et exprimé leurs doutes sur le respect de la liberté d'expression.

"La décision de la Cour suprême de Birmanie de confirmer le condamnation des lauréats du prix Pulitzer Wa Lone et Kyaw Soe Oo, en dépit des doutes qui entourent la procédure qui a conduit à leur condamnation adresse un signal tout à fait négatif sur la liberté d'expression et la protection des journalistes en Birmanie.

La Cour suprême birmane a rejeté mardi l'appel formé par les deux journalistes birmans de Reuters emprisonnés depuis décembre 2017 pour atteinte à la loi sur les secrets d'Etat et condamnés en septembre dernier à sept ans de prison.

Wa Lone, qui est âgé de 33 ans, et Kyaw Soe Oo, 29 ans, ont déjà passé plus de 16 mois en détention. Ils ont été arrêtés alors qu'ils enquêtaient sur le massacre de dix Rohingyas (musulmans apatrides) au cours d'une opération de l'armée dans l'ouest de la Birmanie.

L'enquête des deux journalistes, complétée par des collègues et publiée en 2018, leur a valu la semaine dernière un prix Pulitzer.

Ils ont également été distingués par l'Unesco, qui leur attribuera le 2 mai prochain le prix mondial de la liberté de la presse, et sont au nombre des journalistes désignés "personnalité de l'année" en 2018 par le magazine Time.

(Nicolas Delame pour le service français)