Walter Hill : « Le système Marvel produit des films d’entreprise »

Walter Hill
Walter Hill

Il reste l'ultime cowboy de l'action made in USA. Ou bien le dernier samouraï, allez savoir… Walter Hill, 82 ans, humble disciple des cinémas de Sam Peckinpah et d'Akira Kurosawa, nous a fait littéralement tourner la tête, cette semaine, lors de son périple entre la Cinémathèque française à Paris et le festival Reims Polar qui lui déroulait le tapis rouge. Cette vieille ganache plus alerte que jamais, malgré sa démarche désormais accompagnée d'une canne (« À cause de petits problèmes d'équilibre », précise-t-il de sa voix suave et grave, 100 % americana), on l'aime tellement qu'il nous est pénible de conserver le ton journalistique de rigueur, face à l'admiration que le fan transi en nous aimerait tant lui crier. Héros mésestimé du thriller sous ses formes les plus pures, Walter Hill a réalisé en toute modestie parmi les plus beaux fleurons du genre : Le Bagarreur, Driver (avec Isabelle Adjani), Les Guerriers de la nuit, Le Gang des frères James, Sans Retour, 48 Heures, Les Rues de feu, Extrême préjudice… Aux yeux d'une certaine critique, aucun de ces titres ne sera jamais un chef-d'œuvre ni même un grand film. Quelle injustice, tant chacun d'entre eux s'est acquitté d'une mission essentielle : nous divertir avec intelligence, punch et humanité. Vrais westerns ou westerns déguisés pour la plupart, les plus beaux tirs du pistolero Hill font parler la poudre, mais, sous le chrome du suspense, du tumulte et des flingueurs burinés, le réalisateur-scénariste a [...] Lire la suite