Wall Street termine en repli après une séance hésitante

par April Joyner

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en léger repli jeudi, à l'issue d'une séance hésitante, l'impact négatif de résultats trimestriels décevants, notamment d'AIG et de Tesla, l'ayant emporté sur une série d'indicateurs économiques encourageants.

L'indice Dow Jones a gagné 5,17 points, soit 0,02%, à 23.930,15. Le S&P-500, plus large, a perdu 5,94 points, soit 0,23%, à 2.629,73. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 12,75 points (-0,18%) à 7.088,15 points.

"Tout semble bien orienté du point de vue économique", dit Chris Zaccarelli, chargé de l'investissement chez Independent Advisor Alliance. "Ce sont de petites histoires négatives au niveau des résultats qui pèsent. Cela créé un effet yo-yo."

L'indice S&P 500 est passé en début de séance sous sa moyenne mobile à 200 jours, un indicateur technique clé de la tendance à long terme, pour la première fois depuis le 6 avril.

Mais des achats techniques ont ensuite permis aux grands indices américains de finir au-dessus de leurs plus bas du jour.

Une délégation américaine est arrivée à Pékin pour deux jours de négociations sur les relations commerciales entre les deux premières économies du monde mais Washington a déjà annoncé que ses représentants repartiraient dès vendredi, ce qui laisse peu de place pour de réelles avancées. Toutefois, des mesures de court terme pourraient retarder la mise en application de droits de douanes élevés sur environ 50 milliards de dollars (41,7 milliards d'euros d'exportation chinoises.

Cette visite intervient au lendemain d'une information publiée par le Wall Street Journal selon laquelle l'administration Trump réfléchirait à un décret qui restreindrait les activités des équipementiers télécoms chinois aux Etats-Unis.

Sur le front macroéconomique, les annonces ont été plus positives, le déficit commercial des Etats-Unis s'étant réduit en mars pour la première dois en sept mois et le nombre d'Américains percevant des indemnités de chômage étant tombé à son plus bas niveau depuis 1973.

En revanche, l'activité de services a été plus faible que prévu, selon l'Institute for Supply Management.

Le marché attend désormais le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail, qui doit être publié vendredi.

TESLA SANCTIONNÉ

Du côté de la politique monétaire, les investisseurs digèrent les annonces mercredi de la Réserve fédérale, qui n'a pas touché à ses taux à sa réunion de politique monétaire, mais a légèrement modifié son discours sur l'inflation.

Le rendement des Treasuries à 10 ans est tombé à un plus bas de deux semaines après l'annonce d'une baisse inattendue de l'inflation en zone euro qui alimente les doutes sur la capacité de la Banque centrale européenne à commencer de normaliser sa politique monétaire cette année.

Aux changes, le dollar est retombé face à un panier de devises de référence, dans un marché marqué par des prises de profits, après un rally de deux semaines qui a permis au billet vert d'effacer toutes ses pertes de l'année.

Aux valeurs, AIG a reculé de 5,29% et a touché son plus bas depuis juin 2016, à 49,80 dollars, en cours de séance, après avoir annoncé un bénéfice en repli de 21% au premier trimestre, sous l'effet d'une hausse du nombre des sinistres et d'une baisse du produit de ses investissements.

Tesla a plongé de 5,55%, son directeur général Elon Musk ayant coupé court aux questions des analystes sur les perspectives de bénéfices lors d'une conférence téléphonique. Le constructeur de voitures électriques a enregistré la plus lourde perte trimestrielle de son histoire, mais s'est montré rassurant sur la production du Model 3.

Avec un chiffre d'affaires et des prévisions d'abonnés inférieurs aux attentes des investisseurs, l'action Spotify a décroché de 5,66%, sa plus forte chute en une séance depuis son entrée en Bourse il y a un mois.

En hausse, Kraft Heinz a pris 1,38% après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes

Les résultats du groupe de cosmétiques Avon Products, en concurrence avec de plus grands groupes comme Estee Lauder et LVMH, ont déçu Wall Street et le titre a chuté de 10%, le nombre de ses vendeurs en porte-à-porte étant tombé à son plus bas niveau depuis au moins trois ans.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut ont évoluent en hausse, soutenus par les réductions de production des pays de l'Opep et le risque de nouvelles sanctions américaines vis-à-vis de l'Iran. Le baril de Brent est près de 74 dollars et le brut léger américain (WTI) de 68,50 dollars.

Au total, 7,56 milliards d'actions ont été échangées sur les marchés américains, contre 6,61 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

(Sruthi Shankar et April Joyner, Juliette Rouillon pour le service français)