Wall Street recule sur des craintes d'un report de la réforme fiscale

(Reuters) - Wall Street a ouvert en légère baisse vendredi sur fond de craintes d'un report à 2019 de l'allègement de la fiscalité sur les entreprises promis aux marchés par Donald Trump.

L'indice Dow Jones perd 47,55 points, soit 0,20%, à 23.414,39 points quelques minutes après l'ouverture. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,22% à 2 578,97 et le Nasdaq Composite cède 0,21% à 6.735,58.

Les trois indices majeurs s'orientent vers un recul sur l'ensemble de la semaine, après huit semaines consécutives de hausse pour le Dow et le S&P.

Ce dernier a pris plus de 20% depuis l'élection de Donald Trump il y a tout juste un an, porté notamment par les promesses du président américain de baisser les impôts, de relancer l'investissement dans les infrastructures et d'assouplir la réglementation financière.

Le S&P se traite à 18 fois les bénéfices attendus de ces composants, bien au-dessus donc de la moyenne de 14,3 fois enregistrée sur les dix dernières années, selon les données Thomson Reuters Datastream.

Ce niveau élevé de valorisation fait craindre à certains une correction et espérer aux investisseurs une baisse de la fiscalité à même de doper les bénéfices des entreprises.

Les sénateurs républicains ont présenté jeudi leur propre projet de réforme fiscale qui prévoit notamment de reporter d'un an, à 2019, la baisse de l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis.

Avec l'approbation de Donald Trump, les républicains de la Chambre des représentants avaient auparavant proposé de ramener dès 2018 de 35% à 20% le taux de l'impôt sur les sociétés, tout en ouvrant la porte à une mise en oeuvre progressive.

Les divergences entre les deux chambres du Congrès risquent de compliquer l'adoption d'une réforme que l'administration Trump présente comme la plus ambitieuse depuis celle lancée par Ronald Reagan dans les années 1980 et que les républicains ont annoncée pour la fin de l'année.

DISNEY ET JC PENNEY GRIMPENT

La saison des résultats du troisième trimestre touche en outre à sa fin, ce qui incite à des prises de bénéfices.

Les profits sont attendus en hausse de 8% en moyenne par rapport au troisième trimestre 2016, contre une prévision de croissance de 5,9% début octobre, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Aux valeurs, Walt Disney prend 1,66%, la plus forte hausse du Dow. Le groupe a fait état jeudi de résultats décevants en raison de problèmes sur ses réseaux de télévision et d'une baisse des profits des studios de cinéma mais ces annonces ont été compensées par celle d'une quatrième trilogie "Star Wars", l'une des franchises les plus lucratives du groupe.

JC Penney bondit de 10,55% après avoir fait état vendredi d'une croissance de ses ventes à périmètre comparable deux fois supérieure à ses propres prévisions sur le trimestre à fin octobre.

Nvidia prend 3,81% et a atteint un plus haut historique après un bénéfice trimestriel meilleur que prévu, porté par une demande soutenue pour ses puces graphiques utilisées dans les ordinateurs personnels et pour les jeux en ligne.

Hertz Global Holdings grimpe de 9,3% après avoir fait état lui aussi de profits supérieurs aux attentes malgré l'annulation de certaines réservations en raison des ouragans.

A la baisse, Nordstrom perd 0,27% après un recul de 0,9% de ses ventes à magasins comparables sur le trimestre à fin octobre.

A l'heure de l'ouverture à Wall Street, les principales Bourses européennes reculent encore après le net repli de la veille tandis que sur le marché obligataire, le mouvement de correction se poursuit sur les taux longs en Europe après leur récent repli lié aux annonces fin octobre de la Banque centrale européenne (BCE).

Le CAC 40 parisien perd 0,27%, le Dax allemand 0,23% et le FTSE londonien 0,59%.

Sur le marché des changes, le dollar est en léger repli face à un panier de devises de référence, contre lequel il a touché en séance son plus bas niveau depuis le 26 octobre. L'euro se traite autour de 1,1655 dollar.

(Patrick Vignal, avec Tanya Agrawal, édité par Marc Angrand)