Wall Street ouvre en hausse, les banques centrales dans le viseur

(Reuters) - Wall Street a ouvert en légère hausse jeudi, tandis que les Bourses européennes évoluent sans grande tendance, les investisseurs digérant les annonces des grandes banques centrales sur l'évolution future de leur politique monétaire.

Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones gagne 15,65 points, soit 0,08%, à 20.666,04. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,13% à 2.356,08 points et le Nasdaq Composite prend 0,2% à 5.876,89 points.

Au même moment en Europe, le Stoxx 600 avance de 0,09%, le CAC 40 gagne 0,48% et le Dax recule de 0,03%.

Les opérateurs de marché font le point sur les politiques monétaires des grandes banques centrales après la publication du compte rendu des dernières réunions de la Réserve fédérale (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).

Publiées mercredi soir, les "minutes" de la Fed ont surpris les investisseurs, qui ne s'attendaient pas à ce que la banque centrale américaine ait évoqué aussi clairement le mois dernier la possibilité d'une réduction de son bilan avant la fin de l'année.

Les déclarations, jeudi, du président de la Fed de San Francisco, John Williams, qui a évoqué une réduction progressive du bilan en parallèle d'un relèvement de taux, ont quelque peu rassuré le marché.

Les investisseurs réagissent aussi à la forte baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage, de bon augure avant le rapport mensuel sur l'emploi attendu vendredi.

De leur côté, les membres du conseil des gouverneurs de la BCE ont maintenu un ton très accommodant lors de leur dernière réunion, d'après le compte rendu publié jeudi, estimant que la politique monétaire actuelle restait indispensable pour ramener l'inflation vers son objectif.

La prudence sur les marchés est par ailleurs alimentée par la rencontre, en fin de journée, entre les présidents américain et chinois, Donald Trump et Xi Jinping, qui devrait être dominée par la question des relations commerciales entre les deux premières économies mondiales et la crise dans la péninsule coréenne.

Ce premier sommet sino-américain est d'autant plus attendu que Donald Trump n'a cessé de dénoncer lors de sa campagne présidentielle une politique commerciale qu'il jugeait déloyale de la part de la Chine et qu'il accusait d'être responsable de la perte d'emplois aux Etats-Unis.

Aux valeurs, Advanced Micro Devices chute de 6,6%, pénalisé par l'avis défavorable de Goldman Sachs, qui a initié son suivi de la valeur avec un conseil à "vendre".

A l'inverse, Sunoco s'envole de 15,7% après l'annonce de la cession de magasins et de stations-service au japonais Seven & I Holdings pour 3,3 milliards de dollars.

Les valeurs bancaires cèdent du terrain dans la perspective d'une remontée moins rapide que prévu des taux d'intérêt. JPMorgan Chase (-0,7%) accuse ainsi la plus forte baisse du Dow.

A contrario, le compartiment de la distribution concentre les plus fortes hausses de la cote, à l'image de L Brands, le propriétaire entre autres de Victoria's Secret, qui s'envole de 9,8% après l'annonce de ses ventes pour le mois de mars.

Sur les marchés pétroliers, les cours du brut reprennent des couleurs après avoir été pénalisés mercredi par l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut américains. Le Brent remonte vers les 55 dollars le baril et le brut léger américain vers les 52 dollars.

Du côté du marché des changes, le dollar évolue en légère hausse face à un panier de devises de référence et est quasiment stable face à l'euro, à près de 1,0660.

(Blandine Hénault, édité par Marc Angrand)