Wall Street ouvre en baisse, les craintes vis-à-vis de Trump pèsent

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en nette baisse mercredi, les craintes de voir les Etats-Unis mettre en oeuvre des mesures protectionnistes ayant été ravivées par la démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump à la Maison blanche.

Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 205,03 points, soit un repli de 0,82%, à 24.679,09 points.

Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,55% à 2.713,17 points et le Nasdaq Composite cède 0,48% à 7.336,74 points.

La démission de Gary Cohn, connu pour s'opposer aux partisans du protectionnisme au sein du gouvernement fédéral américain, laisse penser aux investisseurs que Donald Trump est bel et bien déterminé à mettre en oeuvre son projet de taxe sur les importations américaines d'acier et d'aluminium.

"Le désormais ancien conseiller économique de Donald Trump, était la clé de voûte du président chargé d'élaborer les projets de réforme fiscale et de rénovation des infrastructures. La démission d'hier soir va donc ralentir cette dernière réforme centrale pour le gouvernement américain et laisser le champ libre, à la Maison blanche, à un groupe de conseillers favorables au protectionnisme", pointent les stratèges de Mirabaud Securities.

Les compartiments de la construction, des matériaux de base et des banques figurent parmi les plus forts replis sectoriels à Wall Street.

Les géants industriels américains, qui seraient exposés à une hausse de leurs coûts de fabrication avec la mise en oeuvre de droits de douane sur l'acier et l'aluminum, sont aussi délaissés.

Boeing recule ainsi de 1,38% et Caterpillar perd 1,58%.

General Electric perd également 0,99%. Selon Deutsche Bank, le conglomérat est l'une des valeurs les plus exposées aux risques liés à une éventuelle envolée des droits de douane sur l'acier et l'aluminium.

DOLLAR ET RENDEMENTS EN BAISSE

Les craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires internationaux pèse sur le dollar et favorise les actifs jugés refuge comme le yen et les obligations souveraines.

Le billet vert évolue proche d'un point bas de 14 mois face au yen et le rendement des Treasuries à 10 ans évolue autour de 2,87%.

Le dollar, comme les rendements des enprunts d'Etat américains, se sont toutefois éloignés de leur plus bas en séance à l'annonce de créations d'emplois plus fortes que prévu en février aux Etats-Unis.

Selon les chiffres du cabinet ADP, le secteur privé aux Etats-Unis a créé 235.000 emplois le mois dernier, contre 195.000 attendus par les économistes, de bon augure avant la parution, vendredi, du rapport officiel sur l'emploi privé et public.

En Europe, les places boursières effacent progressivement leurs pertes de la matinée mais la tendance reste fragile.

Le Dax (+0,71%) et le Footsie 100 (+0,27%) font mieux que les autres indices grâce à la progression de Lufthansa (+4,07%) et de Rolls Royce (+13%).

L'indice paneuropéen Stoxx 600 grappille quant à lui 0,13%.

Les investisseurs attendent désormais la parution, à 19h00 GMT, du "livre beige" de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait confirmer le diagnostic du nouveau président de l'institution, Jerome Powell, sur le dynamisme de l'économie américaine.

En Europe, le rendez-vous important est fixé à 12h45 GMT jeudi avec la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

(Édité par Patrick Vignal)