Wall Street finit en petite hausse avec la santé

par Noel Randewich et April Joyner

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini vendredi en légère hausse, hormis le Nasdaq quasiment stable, soutenue entre autres par le secteur de la santé au terme d'une semaine qui lui aura permis de gagner plus de 2%.

L'indice Dow Jones a pris 91,64 points (0,37%), à 24.831,17. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a grappillé 4,65 points, soit 0,17%, à 2.727,72. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a terminé sur un recul de 2,092 points, soit 0,03%, à 7.402,883.

Sur la semaine, pourtant marquée par l'annonce par Donald Trump du rétablissement de sanctions américaines contre l'Iran, le Dow a gagné 2,3%, le S&P-500 2,4% et le Nasdaq 2,7%. Il s'agit des plus fortes progressions hebdomadaires depuis mars pour le Dow et le S&P-500.

Cette tendance pourrait être appelée à se prolonger.

Comme le S&P-500 la veille, le Dow est repassé vendredi pour la première fois depuis le 18 avril au-dessus de sa moyenne mobile sur 100 jours, un mouvement qu'une partie des investisseurs considèrent comme un signal positif à court terme.

Alors que la saison des résultats trimestriels est quasiment terminée, les entreprises du S&P-500 semblent avoir augmenté leurs bénéfices par action de 26%, selon les données Thomson Reuters I/B/E/S.

Avec le relèvement des prévisions de bénéfices et la baisse des prix des actions depuis janvier, le S&P-500 ne se traite plus qu'à 16 fois les bénéfices attendus, son ratio le plus faible depuis deux ans, d'après Thomson Reuters Datastream.

"Nous avons des fondamentaux très solides du point de vue des bénéfices et les valorisations semblent un peu plus raisonnables qu'elles ne l'étaient en fin d'année dernière", juge Bill Northey, vice-président de U.S. Bank Wealth Management.

Le secteur de la santé s'est illustré avec un gain de 1,47% au terme d'une séance volatile en raison d'un discours de Donald Trump sur le prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis.

APPLE SE REPLIE APRÈS NEUF SÉANCES DE HAUSSE

Le président américain a promis d'accroître la concurrence et de supprimer les "intermédiaires" devenus "très très riches" dans le secteur pharmaceutique. Les investisseurs ont cependant relevé qu'il n'annonçait aucune mesure directe et immédiate pour abaisser le coût des médicaments.

Merck a gagné 2,8%, Johnson & Johnson 1,51% et Pfizer 1,31%.

L'indice Nasdaq de la biotechnologie s'est adjugé 2,68%, avec notamment une hausse de 6,24% pour Regeneron, meilleure performance du S&P-500.

Nvidia a perdu 2,15% au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels. Si le groupe est connu avant tout pour ses processeurs graphiques, le marché attendait surtout son chiffre d'affaires dans les centres de données, or il est ressorti sous le consensus.

Le recul de Nvidia a pesé sur le secteur des semi-conducteurs (-0,75%) et sur l'indice S&P des hautes technologies (-0,32%), en repli après six séances de progression.

Ce dernier a encore plus souffert du plongeon de 33,11% de Symantec. Le spécialiste de la cybersécurité, qui fabrique l'antivirus Norton, a annoncé qu'une enquête interne en cours pourrait retarder la publication de ses comptes annuels.

Apple a aussi contribué au recul sectoriel. Le titre du fabricant de l'iPhone a perdu 0,38% après neuf séances consécutives de hausse qui ont rapproché la capitalisation boursière de la firme à la pomme des 1.000 milliards de dollars.

A l'opposé, Verizon a gagné 3%, plus forte hausse du Dow Jones devant Merck, après le relèvement de la recommandation de JPMorgan à "surpondérer".

Environ 5,8 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, un volume plus faible que la moyenne de 6,6 milliards sur les 20 séances précédentes.

Le dollar a faibli pour une troisième journée consécutive face à un panier de devises de référence (-0,1%) et l'euro est remonté à 1,1942 dollar (+0,25%). Les investisseurs prennent leurs bénéfices après la hausse récente du billet vert provoquée par le creusement de l'écart de rendement des obligations souveraines entre les Etats-Unis et les pays européens, en particulier l'Allemagne.

Le rendement à 10 ans des Treasuries est cependant resté quasiment stable ce vendredi, à 2,97%.

Les cours du pétrole ont reflué au terme d'une semaine qui les a ramenés à des plus hauts de trois ans et demi en raison des tensions géopolitiques autour de l'Iran. Le brut léger américain a perdu quasiment 1% sous 71 dollars le baril et le Brent est revenu vers les 77 dollars.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)