Wall Street en hausse, les résultats en ligne de mire

PARIS (Reuters) - Wall Street évolue en hausse lundi à mi-séance après un long week-end pascal qui a suivi trois séances consécutives de baisse, les craintes sur les tensions géopolitiques entourant la Corée du Nord s'effaçant au profit de l'actualité des entreprises.

A 16h21 GMT, l'indice Dow Jones gagne 0,57% à 20.570,21 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,55% à 2.341,84 points et le Nasdaq Composite avance de 0,58% à 5.838,06 points.

Les investisseurs reportent leur attention vers les publications de résultats d'entreprises du premier trimestre, dont la bonne tenue est devenue indispensable pour justifier les valorisations actuelles sur le marché américain. D'autant que les derniers indicateurs américains publiés vendredi et ce lundi sont ressortis plus faibles qu'attendu.

Les entreprises du S&P 500 ont dû voir leur bénéfice par action progresser de 10,4% en moyenne surles trois premiers mois de l'année, selon le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Aux valeurs, Netflix bondit de 2,6% avant la publication, après la clôture, de ses résultats trimestriels. Les investisseurs attendent, mardi, la présentation des comptes de Goldman Sachs, Bank of America, Johnson & Jonhson, American Express ainsi que ceux d'IBM.

De son côté, Amazon gagne 1,3% à 896,32 dollars, porté par le relèvement de l'objectif de cours de Credit Suisse à 1.050 dollars contre 900 dollars.

Moneygram bondit de 7,7% à 17,78 dollars alors que Ant Financial, filiale du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, a surenchéri sur l'offre concurrente d'Euronet et relevé de 36% son prix d'achat sur le spécialiste des paiements électroniques.

Le spécialiste des métaux Arconic bondit de 3,7%, après avoir gagné plus de 7%, après le départ de son PDG Klaus Kleinfeld sous la pression du fonds activiste Eliott Management.

A contrario, Eli Lilly chute de 3,9% à 82,55 dollars après le rejet par l'autorité de santé américaine FDA de son nouveau médicament contre la polyarthrite rhumatoïde développé avec son partenaire Incyte (-11%), lanterne rouge du S&P 500.

TENSIONS AUTOUR DE LA CORÉE DU NORD

Le volume d'affaires à Wall Street est faible, la plupart des marchés européens étant fermés pour le lundi de Pâques.

Les investisseurs présents sur le marché ont été rassurés par l'annonce d'une croissance économique plus forte que prévu en Chine lors du premier trimestre. La croissance de 6,9% du produit intérieur brut (PIB) sur un an est la plus élevée depuis six trimestres et les indicateurs des investissements, des ventes au détail et des exportations laissent prévoir une poursuite de la dynamique au printemps.

"Ce genre de chiffres apaise visiblement toutes les craintes à propos d'un ralentissement progressif ou brutal de l'économie chinoise qui pesaient par le passé sur la confiance des investisseurs", souligne Naeem Aslam, analyste marchés chez ThinkMarkets.

De même, la publication vendredi du rapport semestriel du Trésor américain, qui n'a pas inclus la Chine sur sa liste des pays manipulant leur monnaie, a permis un apaisement des craintes sur une éventuelle guerre des changes entre les Etats-Unis et la Chine.

Toutefois, la tendance haussière est limitée par les tensions géopolitiques entourant la Corée du Nord. En visite en Corée du Sud, le vice-président américain, Mike Pence, a souligné lundi la fin de la politique de "patience stratégique" des Etats-Unis à l'égard de Pyongyang, au lendemain d'un tir raté de missile nord-coréen.

Ces tensions ont favorisé les actifs refuges, comme l'or et le yen, qui ont touché tous deux lundi des plus hauts depuis novembre. L'or a depuis réduit sa progression mais gagne encore 0,2%. Le yen avance de 0,1% face au billet vert.

Le dollar recule également face à un panier de devises de référence, à la livre sterling et à l'euro.

La baisse du billet vert ne profite pas aux cours du pétrole, toujours pénalisés par des signaux montrant une hausse de la production aux Etats-Unis, ce qui vient contrecarrer les efforts des pays membres de l'Opep pour réduire leur propre production.

De son côté, l'euro pourrait être sous pression cette semaine dans la perspective du premier tour très incertain de l'élection présidentielle française, dimanche 23 avril.

Selon deux sondages publiés lundi, Emmanuel Macron est en tête dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, devant Marine Le Pen.

(Blandine Hénault, édité par Wilfrid Exbrayat)