Wall Street en hausse avec les résultats et le dollar faible

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert vendredi en hausse, soutenue par des solides publications de résultats et la faiblesse persistante du dollar après des indicateurs économiques ressortis inférieurs aux attentes.

Une demi-heure après l'ouverture, l'indice Dow Jones gagne 84,87 points, soit 0,32%, à 26.477,66 points, à un nouveau plus haut. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,42% à 2.851,28 points et le Nasdaq Composite prend 0,5% à 7.447,91 points.

Le marché américain est sous le feu des publications de résultats d'entreprises. Sur les 118 entreprises du S&P-500 qui ont publié des bénéfices trimestriels à jeudi, 78,8% ont dépassé les attentes contre une moyenne de 72% sur les quatre trimestres précédents.

Aux valeurs, Intel bondit de 7,55%, à un plus haut de plus de 17 ans (septembre 2000), soutenu par un bénéfice ajusté et un chiffre d'affaires meilleurs que prévu pour le quatrième trimestre.

AbbVie avance de 8,3%, le marché saluant le bénéfice supérieur aux attentes du laboratoire pharmaceutique et le relèvement de ses prévisions 2018.

JD.COM prend 2,79% alors que le groupe pourrait faire son entrée aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année, d'après Bloomberg.

Parmi les valeurs en repli, Starbucks chute de 4,74%. Le numéro un mondial des cafés a averti jeudi sur la croissance de ses ventes mondiales en 2018 après avoir manqué le consensus de Wall Street sur ses ventes en Amérique du Nord, où le trafic de ses cafés a marqué le pas pendant le trimestre de Noël.

Colgate Palmolive perd 5,17% après des résultats trimestriels jugés décevants. Le titre du géant des produits de grande consommation est lanterne rouge du S&P-500.

DÉCEPTION SUR LA CROISSANCE AU T4

Avant l'ouverture de la Bourse de New York, les investisseurs ont été attentifs au discours de Donald Trump au Forum économique mondial de Davos dans un contexte de craintes d'une "guerre des changes".

Le président américain a prévenu les partenaires des Etats-Unis que son pays ne tolérerait plus les pratiques commerciales inéquitables et prédatrices.

Il a toutefois tenu à rassurer ses partenaires commerciaux en précisant que son programme 'America First' ne signifiait pas un isolement des Etats-Unis sur la scène internationale.

Jeudi soir, Donald Trump avait déclaré qu'il souhaitait voir un dollar fort, contredisant son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin qui la veille jugeait le dollar faible "bon pour les Etats-Unis", contribuant ainsi au repli de la devise.

Ce dernier est depuis revenu sur ses propos, en annonçant vendredi qu'un dollar plus fort servait "au mieux" les intérêts des Etats-Unis.

Du côté des statistiques, la croissance de l'économie américaine a ralenti au quatrième trimestre, contrairement aux attentes, les importations ayant été gonflées par des dépenses de consommation progressant à leur rythme le plus fort en trois ans.

Autre indicateur publié une heure avant l'ouverture, les chiffres des commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, ont baissé de manière inattendue en décembre aux Etats-Unis.

Ces indicateurs n'ont guère eu d'effet sur le dollar ni sur les rendements obligataires. Face à un panier de devises de référence, le billet vert recule toujours, de 0,48%, après avoir touché un nouveau plus bas depuis décembre 2014. L'euro gagne dans le même temps 0,35% à 1,2438 dollar.

Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue en hausse de près de trois points de base, à plus de 2,64%.

En Europe, au moment de l'ouverture de Wall Street, le Stoxx 600 gagnait 0,52% et le CAC 40 à Paris grimpait 0,94%, porté par le bond de LVMH (+5%), la première capitalisation française.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut évoluent sur une note hésitante mais restent soutenus par la faiblesse du dollar. Le Brent évolue au-dessus des 70 dollars le baril et le brut léger américain gagne 0,5% à 65,85 dollars.

(édité par Blandine Hénault)