Wall St a effacé une partie des pertes avec l'énergie

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en légère baisse lundi, la bonne tenue du compartiment énergétique ayant permis au marché actions américain d'effacer une partie des pertes subies plus tôt en séance en réaction à la guerre commerciale qui se profile entre les Etats-Unis et la Chine.

L'indice Dow Jones a cédé 0,41%, soit 103,01 points à 25.987,40. Le S&P-500, plus large, a perdu 5,79 points, soit 0,21%, à 2.773,87. Le Nasdaq Composite a même finalement terminé dans le vert, avec un gain infime de 0,65 points (+0,01%) à 7.747,03.

Vendredi, Donald Trump a annoncé que des droits de douane de 25% allaient être appliqués sur 50 milliards de dollars (43 milliards d'euros) d'importations en provenance de Chine. Pékin a aussitôt riposté en décidant d'imposer des droits de douane de 25% sur 659 produits américains d'une valeur totale de 50 milliards de dollars.

Le titre Boeing a perdu 0,88% à 354,74 dollars, l'avionneur, en tant qu'entreprise qui exporte le plus vers la Chine, étant considéré comme une sorte de baromètre de l'état des relations commerciales entre Pékin et Washington.

Le fabricant d'équipements de construction Caterpillar, qui vend également beaucoup en Chine, a vu son action céder 0,89% à 148,68 dollars.

Même chose pour les fabricants de semi-conducteurs, qui génèrent une partie importante de leurs chiffres d'affaires via leurs ventes en Chine. L'indice PHLX du secteur a ainsi cédé 0,99%, soit son repli en pourcentage sur un jour le plus marqué en un mois.

Intel, le numéro un du secteur a plongé de 3,43%, à 53,22 dollars - soit la plus forte baisse du Dow Jones - un abaissement de recommandation du courtier Northland Securities venant s'ajouter aux inquiétudes relatives aux tarifs douaniers.

AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DE BRUT DÉJÀ INTÉGRÉE

"La plus grande menace planant au-dessus des marchés, ce sont les coups que se donnent les Etats-Unis et la Chine. Mais si les investisseurs étaient réellement persuadés qu'une guerre commerciale est imminente, les actions baisseraient beaucoup plus", a déclaré Chris Zaccarelli, chargé des investissements chez Independent Advisor Alliance.

"Le fait que les actions ont si peu baissé signifie que les acteurs de marché pensent que les agissements de l'administration Trump font partie d'une stratégie de négociation."

Sur le marché des changes, les valeurs sûres telles que le franc suisse et le yen ont tiré parti des inquiétudes concernant les tensions commerciales mondiales, tout comme le prix des emprunts du Trésor américain à 10 ans.

L'or s'est stabilisé à un creux de cinq mois et demi après avoir perdu 1,8% vendredi en réaction à l'envolée du dollar après les mesures de rétorsion annoncées par Pékin.

Les cours du pétrole ont terminé en hausse de plus de 1% sur le marché new-yorkais Nymex, malgré la perspective de voir l'Opep et la Russie décider d'une augmentation de la production de brut après près d'un an et demi de limitation des extractions.

Cette progression a entraîné une hausse de 1,12% de l'indice S&P 500 regroupant les valeurs de l'énergie, meilleure performance sectorielle du jour. Le titre Chevron, avec une gain de 1,56% à 125,97 dollars a inscrit la plus forte hausse du Dow Jones.

Aux yeux de Goldman Sachs, le marché pétrolier resterait bien orienté même si l'Opep et la Russie décidaient d'augmenter la production.

"Le marché pétrolier reste en déficit (...) ce qui nécessite une hausse de la production des pays clef de l'Opep et de la Russie pour éviter des ruptures de stocks d'ici la fin de l'année", a estimé la banque américaine.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)