Vu du Royaume-Uni. TF1 et M6 veulent fusionner, la route sera longue

Le regroupement des deux acteurs majeurs de la télévision française aboutirait à la création d’un mastodonte médiatique. Les autorités de la concurrence vont être dures à convaincre, analyse le quotidien britannique Financial Times.

Les intentions sont on ne peut plus explicites : le groupe Bouygues (derrière TF1) et le RTL Group (détenu par le conglomérat allemand Bertelsmann, derrière M6) cherchent à se rapprocher pour créer un géant de la télévision française. “Mais ayant annoncé lundi 17 mai au soir qu’elles comptaient s’engager dans des négociations exclusives, les sociétés doivent se préparer à un examen des autorités de la concurrence qui pourrait durer environ dix-huit mois, sans garantie de succès”, analyse le Financial Times.

Le groupe TF1 (qui détient TMC, LCI, TFX, TF1 Cinéma Séries), enrichi d’une partie significative de M6 (qui possède W9, 6ter, Gulli et Paris Première), cumulerait des parts d’audience considérables. Mais pas seulement, calcule le quotidien financier britannique :

Cela aboutirait à l’arrivée d’un acteur pesant environ pour 70 % du marché publicitaire de la télévision française – largement au-dessus des seuils généralement admis en droit de la concurrence.”

La guerre du streaming en toile de fond

Comment convaincre alors les autorités (européennes comme tricolores) de la concurrence ? Le patron allemand de Bertelsmann, Thomas Rabe, a fait savoir en mars au journal britannique qu’il considérait les règles européennes comme dépassées. L’argumentaire des deux firmes consistera donc à demander une évolution des critères de la législation antitrust : il ne faudrait plus considérer les parts de marché publicitaire uniquement dans la télévision traditionnelle, “étant donné les bouleversements introduits dans les dynamiques du marché par Internet et les services de vidéo en streaming”.

M6 et TF1 présentent le rapprochement comme la garantie de pouvoir se maintenir durablement dans une bataille du streaming

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