Un vrai repas de Noël carioca

Un vrai repas de Noël carioca – ou plutôt un “souper” de Noël (ceia, en portugais) – a logiquement des accents très portugais mais souvent revisités et tropicalisés, et parfois même mondialisés.

Les classiques incontournables

Le morceau de choix est justement le grand classique mondial : la dinde, mais de plus en plus souvent remplacée par le chester (apparenté à notre chapon). La farce est faite à partir de farofa (farine de manioc) et la volaille vient accompagnée avec du riz natalino (de Noël) – sans feijaõ (haricot) pour une fois ! – avec des fruits, comme des pêches, des pruneaux ou des ananas, dans un mélange salé-sucré qu’apprécient les Brésiliens.

Mais le plus étonnant est que, exceptionnellement pour Noël, beaucoup de Brésiliens préfèrent le jarret de porc ou encore le tender (sorte de jambon fumé), alors qu’en temps normal ils plébiscitent la viande de bœuf et dédaignent celle de porc.

Le plat incontournable d’un repas de Noël carioca est bien entendu le bacalhau (morue), même si son prix le rend difficilement accessible à de plus en plus de Brésiliens. On le sert “à la grande” et “à la portugaise” dans sa version Zé do Pipo : morue au four, purée de pomme de terre et huile, avec force oignons, ail, noix de muscade, herbes et autres aromates. On peut le consommer plus modestement en salade, en tarte, juste avec des pois chiches ou en simples et délicieux beignets.

Un repas de Noël se doit d’être copieux, même à l’excès. À ce doublé viande et poisson, on n’hésite pas à ajouter un empadaõ, sorte de grande tourte au poulet ou aux crevettes. Et puis, surtout, on a droit à l’inévitable salade de Noël appelée ici salpicaõ (du français “salpicon”) : le poulet découpé en fines lamelles est mélangé avec des raisins, des carottes, du maïs, des pommes, du persil et des petits pois, le tout est accompagné de mayonnaise et recouvert de pommes paille ! Savoureux. J’ai cru comprendre que l’on pouvait en faire varier la composition au gré de son propre goût.

Les desserts

Pour les desserts, fortement inspirés par la tradition européenne (portugaise et française), on a le choix. Le plus classique est la rabanada (notre pain perdu), qui d’ailleurs est présent pendant toute la période des fêtes lors des petits-déjeuners et des goûters. La recette est bien connue : pain rassis, lait, œufs, sucre, huile et cannelle !

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