"Un voyage légitime": l'adjoint aux Sports de la mairie de Paris défend la visite d'Anne Hidalgo en Polynésie française

Un adjoint à sa rescousse. Chargé des sports à la mairie de Paris, Pierre Rabadan défend ce dimanche 5 novembre Anne Hidalgo dans Le Parisien, alors que l'édile de Paris fait l'objet de nombreuses critiques de ses opposants après un déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, futur lieu des épreuves de surf lors des Jeux olympiques 2024.

"Ce voyage dans ces territoires français était légitime", jure l'adjoint, qui a lui-même participé au voyage, en rappelant qu'Anne Hidago est, en plus de son mandat à la mairie de Paris, présidente de l’Association internationale des maires francophones.

Le déplacement Outre-mer de l'élue socialiste, d'une durée de 3 semaines, devait inclure une visite des sites olympiques à Tahiti, avant de se poursuivre avec des congés, pris à titre privé, sur une autre île polynésienne.

"Contestation locale" et problème de billet d'avion

Au coeur des critiques, notamment, le fait qu'Anne Hidalgo ait fait une grande partie du tour du globe, pour finalement ne pas se rendre sur les lieux prévus pour accueillir les épreuves de surf en 2024.

"Le président de Polynésie française, Moetai Brotherson, a dit à la maire le samedi 21 octobre au matin que ce n’était pas une bonne idée qu’elle se rende sur place", explique l'adjoint, évoquant une "contestation locale" croissante.

"La visite a été reportée au lendemain et la maire est partie ce jour-là tôt le matin rejoindre sa fille qui vit sur l’île de Raiatea", indique-t-il.

Cette visite à sa fille, prévue dans un cadre privé, avait été fixée bien avant le départ d'Anne Hidalgo, selon lui, mais n'avait pas été rendue publique jusqu'à présent pour éviter la "polémique" et "protéger sa famille". C'est cette difficulté, liée à une réservation anticipée d'un billet d'avion pour Raiatea (à ses frais), qui explique finalement l'absence de l'édile à la nouvelle date prévue pour la visite du site des JO.

"La situation ne justifiait pas pour autant d’annuler"

Questionné sur la pertinence de ce long voyage, alors que le contexte national et parisien est particulièrement chargé, avec notamment une montée des actes antisémites, Pierre Rabadan rappelle que le déplacement était prévu de longue date.

"Les autorités de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française ont été très honorées qu’Anne Hidalgo leur rende visite. Jamais aucun maire de Paris ne l’avait encore fait", assure-t-il.

L'adjoint reconnaît malgré tout un voyage qui peut "apparaître comme décalé au regard du contexte international et national dramatique", mais estime que "la situation ne justifiait pas pour autant de l’annuler".

Des "vacances olympiques" pour les oppositions

Pierre Rabadan assure que, sur place, l'ensemble de la délégation qui accompagnait Anne Hidalgo a eu des journées chargées, entre échanges avec des élus locaux sur Paris Plage ou discussions concernant de futurs "partenariats autour de la Nuit blanche".

"On a vu des sites d’une grande beauté, mais on n’en a pas beaucoup profité. Ce n’était pas le but", assure Pierre Rabadan.

Il s'agit d'une réponse directe aux sorties de membres des oppositions. Ces derniers jours, le député européen Reconquête Gilbert Collard avait accusé Anne Hidalgo d'avoir pris des "vacances olympiques", quand le groupe Changer Paris, dirigé par Rachida Dati (LR) au Conseil de Paris, avait joué l'ironie en parlant d'une "visite officielle d'Anne Hidalgo à Paris du 14 au 17 novembre", à son retour dans l'Hexagone.

Après ces déclarations, le cabinet de la maire a rappelé que le déplacement de l'élue à Raiatea relevait de "sa vie privée" et a dénoncé une "polémique tellement affligeante". L'adjoint assure de son côté qu'Anne Hidalgo, qui ne s'est pas publiquement exprimée, estime que le sujet "a pris une ampleur disproportionnée".

Article original publié sur BFMTV.com