Vous voulez aider la science ? Envoyez votre caca à ces chercheurs

Le projet « Le French Gut » appelle aux dons de matière fécale afin de mieux connaître le microbiote intestinal et lutter contre des maladies chroniques comme le diabète.

SCIENCE - 66 millions d’intestins différents. Pour mieux comprendre les bactéries et microbes qui se nichent dans notre microbiote intestinal, le projet « Le French Gut » a lancé un appel, ce vendredi 16 septembre, pour que les Français envoient des échantillons de leur matière fécale. Pilotée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), les hôpitaux de Paris et AgroParisTech, l’étude espère récolter 100 000 échantillons fécaux d’ici 2027.

L’objectif de ce projet est de cartographier le microbiote intestinal des Français. Ce dernier, souvent comparé à un « deuxième cerveau », joue un rôle prépondérant dans les fonctions immunitaires, neurologiques ou digestives, rappelle Sciences et Avenir. Mieux cerner son fonctionnement pourrait aider à expliquer comment peuvent survenir certaines pathologies comme le diabète, la maladie de Crohn ou le cancer.

Science participative

Mais pour cela, les scientifiques ont besoin de l’aide des Français. Une phase préliminaire de leur recherche consiste à récolter 3 000 échantillons de matière fécale en 2022. Rien de plus simple si vous voulez participer : rendez-vous sur le site frenchgut.fr et cliquez sur « Participez au projet ». Il suffit de créer un compte et répondre à un questionnaire d’une dizaine de minutes sur votre mode de vie et vos habitudes alimentaires. Quelques jours d’attente et vous recevrez un kit pour prélever vos selles directement chez vous, accompagné d’un guide d’utilisation pour savoir comment les envoyer par la poste.

En revanche, vous ne pouvez pas participer si vous êtes mineur et/ou porteur de certaines maladies notamment digestives. Par ailleurs, seuls les habitants de France métropolitaine peuvent faire ce don.

Mieux lutter contre les maladies chroniques

« Avec l’aide des Français, de nombreuses connaissances scientifiques seront générées », assure sur son site l’Inrae. Ces recherches permettront de définir une « nutrition préventive personnalisée » pour certaines pathologies et de « lutter contre les maladies chroniques ». « La science du microbiote est vraiment essentielle pour ouvrir de nouvelles pistes préventives et thérapeutiques », a complété le chercheur expert du microbiote Joël Doré, lors d’une conférence de presse.

Le projet « Le French Gut » s’inscrit dans une étude mondiale, le « Million Microbiome of Humans Project ». Selon nos confrères de Libération, la Chine, le Danemark, la Suède et l’Estonie ont déjà pris part à cette base de données internationale sur le microbiote dont les premiers résultats sont attendus en 2024.

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