Et si le vote des femmes faisait perdre Erdogan dès le premier tour ?

À trois jours de l’élection présidentielle du 14 mai, l’opposition turque espère encore remporter le scrutin dès le premier tour. Un espoir nourri par le retrait, jeudi 11 mai, de l’un des deux candidats d’opposition indépendants, crédité de plusieurs points dans les sondages.

Une victoire rapide, sans passer par les affres et la tension de l’entre-deux tours, est possible, affirme le média en ligne d’opposition T24.

Ce sont notamment les femmes, jadis pilier militant et réservoir électoral de l’AKP, le parti du président islamo-nationaliste, Recep Tayyip Erdogan, qui pourraient faire basculer le scrutin. Enquêtes d’opinion et analyses sociologiques montrent en effet que les femmes issues des milieux les plus modestes, qui ont le plus souvent la charge de faire les courses et de gérer le budget du foyer, sont particulièrement touchées par les effets de la crise économique et de l’explosion des inégalités.

Les foyers modestes votent d’ordinaire majoritairement pour Recep Tayyip Erdogan, à rebours des couches plus aisées et diplômées de la population, qui préfèrent les formations de l’opposition, à l’exception du parti prokurde, dont l’électorat appartient majoritairement aux classes défavorisées.

La promesse du président turc de créer, en cas de victoire, une “banque de la famille et de la jeunesse”, destinée à offrir une meilleure retraite aux femmes au foyer et à faciliter les emprunts à taux bas pour les jeunes ménages, pourrait ne pas suffire à les reconquérir, estime le journaliste.

Le repoussoir des micropartis islamistes

Une partie des électrices ont longtemps été séduites par les mesures prises par l’AKP en faveur du port du voile, qui fut un temps interdit dans les universités et dans la fonction publique, une période que l’opposition condamne également et à laquelle elle n’entend pas revenir.

Mais certaines électrices, surtout parmi les jeunes, s’inquiètent de l’intégration récente dans la coalition présidentielle de micropartis islamistes qui appellent à l’abolition de lois encadrant la violence conjugale, souligne le média.

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