“Vote anti-gouvernement” : en Allemagne, la droite et l’extrême droite vainqueures des élections

“Ouille ouille ouille, les feux tricolores s’enflamment” Voilà comment Die Zeit résume la situation en Allemagne, au sortir des élections européennes. La coalition gouvernementale allemande - surnommée “feu tricolore” en raison des couleurs des formations qui la composent - est en mauvaise posture.

Le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz, le parti des Verts et celui des libéraux (FDP) ont obtenu respectivement environ 14 %, 12 % et 5 %, selon les premières estimations. Ils se placent donc tous trois derrière l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivée deuxième avec plus de 16 %.

Mais aussi derrière les conservateurs chrétiens de l’union CDU-CSU, qui ont remporté plus de 30 % des voix et sont donc les grands gagnants du scrutin dans la république fédérale.

“Mauvais présage”

Pour le journal de gauche Die Tageszeitung, ces résultats sont le fruit d’un “vote anti-gouvernement”. Et ils en disent long sur l’état d’esprit des électeurs d’outre-Rhin, un an avant les prochaines élections législatives. “La dernière fois que les partis au pouvoir ont obtenu des résultats aussi minables, c’était en 2004. Un an plus tard, les sociaux-démocrates et les Verts étaient finis. Il ne faut pas être un devin pour y voir un mauvais présage.”

Le gouvernement avait pourtant fait des efforts pour convaincre les électeurs, remarque Die Welt. “Le fait que les sociaux-démocrates aient tant insisté pendant la campagne sur la nécessité de préserver la paix [en Europe] n’est pas seulement lié à leur identité politique, mais également aux sondages”, explique le journal conservateur berlinois, qui précise qu’une majorité d’Allemands craint que la guerre en Ukraine ne se propage. Leur position de plus en plus ferme sur les questions migratoires est également notable. Mais le SPD a eu beau se démener, “il a perdu son cœur de cible et n’a pas réussi à se présenter comme le représentant des travailleurs et des classes moyennes qu’il prétend être”. Pire, insiste le journal progressiste Der Spiegel, il a obtenu “son pire résultat électoral depuis 1949”.

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