En votant pour se syndiquer, des basketteurs ouvrent une brèche dans le sport universitaire américain
“Des membres de l’équipe de basket de Dartmouth College ont voté pour se syndiquer mardi […], un précédent historique qui devrait susciter des initiatives similaires dans d’autres établissements privés”, rapportait le 5 mars The Boston Globe.
Ces joueurs souhaitent rejoindre une section de l’Union internationale des employés de service (SEIU) dans cette université privée du New Hampshire, membre du club d’élite de l’Ivy League.
Aux États-Unis, la plupart des universités considèrent leurs athlètes comme des amateurs. Mais ce statut est contesté, explique ce journal du nord-est du pays. Les basketteurs du “Big Green”, comme on appelle l’équipe de Dartmouth College, se considèrent quant à eux comme des professionnels ; ils demandent une rémunération de 20 dollars de l’heure ainsi qu’une couverture santé. Et ils peuvent à présent négocier collectivement avec l’université, voire se mettre en grève, précise The Washington Post.
“Travail quasi gratuit”
Cependant, souligne le Boston Globe, “on ignore quand des négociations commenceront, si elles commencent un jour”. L’université a fait appel auprès de l’agence fédérale qui supervise les élections syndicales, le National Labor Relations Board (NLRB), en lui demandant de revenir sur la reconnaissance des joueurs comme des employés. La directrice régionale de l’agence en avait décidé ainsi, au vu des attentes de l’université à l’égard de ses joueurs.
Si l’appel est rejeté, Dartmouth College pourrait saisir la justice fédérale, même si le quotidien de Boston rappelle que la Cour suprême s’est prononcée en 2021 en faveur de la rémunération des athlètes étudiants. Tout ce processus pourrait durer longtemps.
La présidente internationale du syndicat SEIU, Mary Kay Henry, citée par le Boston Globe, applaudit les joueurs de l’équipe pour avoir remis en cause “tout ce modèle scandaleux de travail quasi gratuit dans les sports universitaires”, très suivis outre-Atlantique. Un modèle qui semble avoir du plomb dans l’aile, souligne le Washington Post : “Beaucoup s’attendent à ce que, dans un avenir pas trop lointain, au moins certains athlètes, dans certains établissements, soient considérés comme des employés.”
[...] Lire la suite sur Courrier international