Des voitures prêtes à l'envol pour 2025 : le pari fou d'une start-up américaine
L'innovation humaine nous a permis d'aller dans l'espace et nous a donné des merveilles comme l'internet et l'intelligence artificielle (IA), mais en 2023, les voitures volantes relèvent encore largement de la science-fiction.
Cela dit, la start-up américaine, Alef Aeronautics, espère que la situation sera différente l'année prochaine.
L'entreprise californienne a dévoilé son prototype de voiture volante, "Model A" , lors du salon de l'automobile de Détroit, tout en confirmant que la Federal Aviation Administration (FAA) avait approuvé les vols d'essai de l'engin. Jusqu'à présent, la société n'a pas fait voler le véhicule pour le public et n'a pas non plus diffusé d'images de la voiture en vol.
"Model A" est équipé de deux hélices à l'avant et à l'arrière de la voiture, ce qui lui permettra d'effectuer un décollage et un atterrissage verticaux.
Selon Alef Aeronautics, le véhicule électrique devrait avoir une autonomie d'environ 320 km et une autonomie de vol de plus de 160 km.
"L'idée est d'avoir le côté droit et le côté gauche de la voiture en forme d'aile, la forme réelle de l'aile qui va vous pousser vers le haut. Ainsi, lorsque vous montez, il vous suffit de tourner à 90 degrés", explique Jim Dukhovny, PDG d'Alef Aeronautics.
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En fonction des résultats des essais en vol, Alef Aeronautics espère commercialiser son produit en 2025, au prix de 280 000 euros.
Mais l'entreprise, qui compte SpaceX d'Elon Musk parmi ses bailleurs de fonds, devra franchir un certain nombre d'obstacles réglementaires, avant que sa voiture volante ne prenne son envol.
Tout d'abord, elle devra obtenir l'approbation de la National Highway Traffic Safety Administration.
"Tout prend du temps. C'est très compliqué. Nous devons effectuer suffisamment de vols d'essai pour nous assurer que le projet est sûr et bon pour la démonstration. Ensuite, nous voulons faire une bonne première impression. C'est pourquoi, pendant huit ans, sept ans en fait, nous sommes en mode furtif", confie Jim Dukhovny.
Taxis aériens
Le "Model A" d'Alef Aeronautics n'est qu'un des nombreux taxis aériens et prototypes de voitures aériennes, en cours de développement dans le monde.
La société allemande, Volocopter, devrait transporter des passagers, pendant les Jeux olympiques de Paris, l'été prochain, à bord de ses taxis eVTOL, sous réserve de l'obtention de toutes les certifications et autorisations au début de l'année 2024.
Cependant, les experts préviennent que l'ère des voitures volantes électriques sillonnant nos cieux est encore loin.
Carlos Cesnik, professeur d'ingénierie aérospatiale à l'université du Michigan, estime qu'en ce qui concerne les voitures volantes, nous en sommes encore à l'époque de "ces hommes magnifiques dans leurs machines volantes" du début du siècle dernier.
"Imaginez le début de l'aviation telle que nous la connaissons, et ces concepts très étranges que nous avons vus au début des années 1900", se souvient-il.
"Je pense que nous nous trouvons à peu près à la même époque. Vous allez voir ces concepts évoluer, la redondance, ces multirotors... le coût de l'opération doit être bien inférieur à celui des opérations d'hélicoptère normales pour que cela devienne vraiment faisable et réponde vraiment à la vision que nous avons d'apporter ces différents moyens de mobilité urbaine dans les grandes villes", ajoute-t-il.
Les organismes publics délivrent des autorisations pour les essais en vol des eVTOL et d'autres prototypes de voitures volantes, mais le manque d'infrastructures et de cadre réglementaire les empêche de s'intégrer pleinement dans le courant dominant.
Les taxis aériens prendront encore plus de temps, selon Carlos Cesnik, car ils nécessiteront un niveau de sécurité beaucoup plus élevé et les coûts sont pour l'instant prohibitifs.
"Nous sommes confrontés à des défis. Je pense que nous sommes prêts à relever les défis techniques. Nous avons des défis réglementaires qui sont plus difficiles à relever parce qu'ils impliquent les gouvernements et les industries. Et dans tout cela, il y a aussi des négociations transfrontalières", confie Carlos Cesnik.
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