Voitures électriques : "Le recyclage des batteries est une solution aux problèmes d'approvisionnement"
Interview de Gilles Moreau, cofondateur de Verkor, fabricant français de batteries, sur le devenir des batteries des voitures électriques.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°921, daté novembre 2023.
Gilles Moreau. Crédits : PICT YOUR COMPANY
Quels sont les problèmes pesant sur les matériaux "stratégiques" d'une batterie ?
Gilles Moreau : La fabrication d'une batterie nécessite l'utilisation de cinq métaux qui peuvent, pour des raisons diverses, être en tension : le nickel, le cobalt, le cuivre, le graphite et le lithium. Différents enjeux pèsent sur ces matières premières, que ce soit en matière de disponibilité du stock (cuivre et nickel), de maturité de la chaîne d'approvisionnement (lithium et nickel) ou d'accès à la ressource (70 % du cobalt est produit au Congo, 80 % des métaux sont raffinés en Chine). Enfin, les enjeux sociaux, notamment le travail des enfants dans les mines et le travail forcé, constituent une préoccupation majeure.
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Quelles pistes pour résoudre ces difficultés ?
Les recherches s'orientent sur le développement de technologies qui se passent de ces matériaux. Lorsque cela n'est pas possible, on travaille avec des fournisseurs capables de garantir un approvisionnement responsable. Nous faisons appel à des partenaires tels que Bureau Veritas ou Optel pour évaluer les risques sociaux et environnementaux. Enfin, il est possible de relocaliser certaines étapes de la chaîne d'approvisionnement, comme pour le lithium.
Quid du recyclage ?
C'est à terme une bonne solution : les métaux utilisés dans la batterie sont toujours présents à 100 % à la fin de vie du véhicule et peuvent donc être récupérés. Et sur les 400 kg de matériaux qui constituent la batterie, plus de 90 % peuvent être recyclés.
Par Mathieu Chevalier, avec Agence Forum News
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