Voiture électrique : l'Italie freine des quatre fers sur la transition écologique

L'Italie a pris du retard en termes d'électrification des véhicules, ont reconnu les syndicats et le gouvernement. Le pays compte par exemple à peine 36.000 stations de recharge électrique contre 90.000 en Hollande ou 100.000 en France.

Après avoir bataillé en vain contre la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035, le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni mène la fronde en Europe contre le durcissement des normes de pollution automobiles proposé par Bruxelles. "L'Italie montre la voie, nos positions sont de plus en plus largement partagées", a assuré lundi 22 mai 2023 le ministre des Entreprises Adolfo Urso, un fervent défenseur de l'industrie nationale face à une "vision idéologique" du changement climatique.

Voie ouverte aux carburants de synthèse voulus par Berlin

Il commentait ainsi le front commun de huit pays européens, dont l'Italie et la France, contre une future norme, baptisée Euro 7, qui durcit les conditions de tests d'émissions de gaz polluant des véhicules et devrait s'appliquer à partir de 2025. La proposition de l'UE "est clairement erronée et n'est même pas utile d'un point de vue environnemental", a asséné le ministre des Transports Matteo Salvini, appelant de ses voeux une "majorité de blocage" pour freiner ce projet jugé trop coûteux par l'industrie automobile. Patron de la Ligue (extrême droite), il avait déjà mené la charge contre l'extinction des moteurs thermiques en 2035, jugée "une folie" qui "détruirait des milliers d'emplois de travailleurs italiens", au profit de la Chine, en avance pour les véhicules électriques.

Après la menace de dernière minute de l'Allemagne de bloquer cette mesure, Bruxelles a ouvert en mars la voie aux carburants de synthèse réclamés par Berlin sans céder à la demande de Rome d'autoriser les biocarburants pour prolonger la durée de vie des moteurs thermiques.

Une Ferrari Monza SP1 exposée à Paris, le 31 janvier 2019  (AFP - Lionel BONAVENTURE)
Une Ferrari Monza SP1 exposée à Paris, le 31 janvier 2019 (AFP - Lionel BONAVENTURE)

Selon les experts, la technologie des carburants de synthèse, controversée et encore en développement, ne concernerait qu'une minorité de véhicules de luxe, comme ceux de Ferrari, qui a salué la concession faite par Bruxelles.

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