Voile dans le sport : « L’ONU défend des pratiques discriminatoires au nom de l’égalité »

 L'athlète Ibtihaj Muhammad en février 2020.  - Credit:BENNETT RAGLIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
L'athlète Ibtihaj Muhammad en février 2020. - Credit:BENNETT RAGLIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé cette semaine l'interdiction du port du voile islamique par les athlètes françaises lors des compétitions, au nom de la laïcité. Cette décision a été publiquement réprouvée par Marta Hurtado, la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU.

Le Point a demandé à Razika Adnani*, philosophe et islamologue franco-algérienne, d'analyser la situation. Autrice de plusieurs ouvrages, elle est membre du conseil d'orientation de la Fondation de l'islam de France et membre du conseil scientifique du centre civique du fait religieux.

À LIRE AUSSI Interdiction de l'abaya à l'école : « Serions-nous sortis de l'aveuglement ? »

Le Point : La France, en interdisant le port du voile à ses athlètes en compétition, se place-t-elle en contradiction avec les valeurs du sport ?

Razika Adnani : La France interdit le port du voile lors des compétitions, parce qu'elle refuse que la pratique qui soumet les femmes à un statut inférieur s'immisce dans le sport. L'égalité est un fondement de la République. Elle n'admet pas que le voile, qui déshumanise l'homme, s'infiltre dans le sport, alors que la civilisation française a érigé le respect de la dignité humaine en une valeur sociale, morale et politique. Elle s'interdit de faire la promotion d'une pratique qui légitimise la violence, car le voile a été imposé aux femmes, libres et mariées, pour les distinguer des esclaves et des prostituées qui, elles, n'avaient p [...] Lire la suite