La voie grecque de Marine Le Pen

Quel que soit le résultat du référendum en Grèce, il donnera tort à la présidente du Front national.

Lorsque Aléxis Tsípras avait remporté les élections législatives en janvier, Marine Le Pen avait trompeté sa joie et avait tambouriné son allégresse. Enfin, proclamait-elle, un peuple se soulève contre la férule de l’Europe et n’a pas peur de défier Bruxelles. Enfin, un gouvernement libre allait faire la démonstration qu’on peut rompre avec l’austérité maudite et relancer la croissance avec les seules armes nationales. Ce que Marine Le Pen projette pour la France, le jeune et charismatique Premier ministre grec allait prouver que c’est possible, que c’est souhaitable. Et puis, divine surprise, pour constituer sa majorité parlementaire Aléxis Tsípras n’hésitait pas à s’allier avec l’extrême droite nationaliste et xénophobe, comme pour confirmer la thèse lepéniste selon laquelle désormais les clivages entre nationalistes et européens comptent beaucoup plus que les frontières entre gauche et droite et même, selon les Hellènes, entre extrême gauche et extrême droite. Le Front national disposait, enfin, d’un exemple concret de la voie qu’il veut suivre en France. La Grèce allait être la maquette de l’extrême droite française.

Moins d’un semestre plus tard, on voit ce qu’il en est résulté. Aléxis Tsípras a échoué. Il voulait contraindre ses dix-huit partenaires de la zone euro à lui accorder de nouveaux crédits sans passer pour autant sous les fourches caudines d’une cure d’austérité supplémentaire définie et détaillée par Bruxelles. Il voulait obtenir simultanément l’assurance et même l’engagement que des discussions allaient s’ouvrir sur la nécessaire restructuration de la dette grecque. Il faisait le pari que jamais les Européens ne prendraient le risque d’une crise politique. Il pensait que la légitimité démocratique des élections législatives, qu’il venait de gagner, pèserait plus lourd que celle des dix-huit gouvernements auxquels il avait affaire. Il croyait que les (...)

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