Vladimir Poutine préfère les sanctions occidentales à l’exportation des "punaises de lit" d'Europe
Le président russe Vladimir Poutine a demandé mercredi au gouvernement et à la Banque centrale de Russie (BCR) de prendre des mesures contre l'inflation, avertissant que la pression exercée sur l'économie russe par les sanctions occidentales allait s'accentuer, sans pour autant s'en inquiéter.
"Les fantasmes de nos partenaires confinent désormais à l'absurde, avec l'interdiction (qui nous est faite) d'importer en Russie des tournevis, des aiguilles, etc.", a dit Vladimir Poutine au cours d'une réunion télévisée.
"Mais moins on aura de camelote, mieux ce sera. Cela diminue les chances que des punaises de lit nous soient exportées des mégapoles européennes", a-t-il ironisé, faisant allusion aux craintes suscitées dans plusieurs pays européens par la propagation de ces insectes, notamment en France au début du mois d'octobre.
Inflation et affaiblissement du rouble
La Banque centrale de Russie a relevé vendredi son taux directeur de 13% à 15%, sa quatrième hausse consécutive en un peu plus de trois mois pour tenter de contrer l'inflation et l'affaiblissement du rouble.
"J'attire encore une fois l'attention du gouvernement et de la Banque de Russie sur l'importance d'une action coordonnée effective pour réduire l'inflation", a déclaré Vladimir Poutine.
"Le budget (2024) est un facteur important dans notre décision", a alors reconnu la cheffe de la BCR, Elvira Nabioullina, l'envolée des dépenses prévues pouvant faire accélérer la hausse des prix.
La veille, les députés russes avaient voté une très forte hausse des dépenses militaires fédérales en 2024 (+68% sur un an).
Le conflit en Ukraine pèse lourdement sur les finances et l'économie russes. Sous l'effet des sanctions, l'affaiblissement du rouble ces derniers mois s'est ainsi accompagné d'un retour de l'inflation, faisant craindre à de nombreux Russes pour leur pouvoir d'achat.