“Vive la CAN !” même si l’Afrique ne doit pas oublier ses problèmes

Tout ou presque tout a été oublié pour la CAN ! La force du football se perçoit une fois de plus à travers la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations qu’abrite la Côte d’Ivoire.

Les problèmes ont ainsi été mis en veilleuse et le seront tant que le ballon rond n’aura pas rebondi pour la dernière fois, pour désigner les successeurs des Lions du Sénégal [vainqueurs de la CAN 2022], à moins que ceux-ci, qui ont entamé la compétition de fort belle manière [victoire 3-0 contre la Gambie le 15 janvier], se maintiennent sur le toit de l’Afrique, où ils se sont hissés lors de la dernière fête du football africain, qui s’est déroulée au Cameroun, du 9 janvier au 6 février 2022.

Oublier le quotidien

Plus personne ne semble remarquer que les poches ont été vidées par les fêtes de fin d’année et du Nouvel An. La hantise des bourses aplaties par la vie chère s’est comme évanouie par miracle. Les fraudes aux élections et les victoires sans gloire de présidents sortants ont disparu des manchettes et même des discussions des politiciens, ceux-ci, comme par enchantement, ayant trouvé un autre centre d’intérêt commun, partageant la passion du football, habillés aux couleurs de leurs équipes nationales.

La guerre au Soudan, les attaques terroristes meurtrières dans le Sahel, ou, comme en Guinée, des transitions politiques qui s’étirent en longueur, les inondations sur l’île Maurice, les contestations des opposants au Sénégal ou aux Comores, la précarité de vie des personnes déplacées internes exilées dans leurs propres pays, la fronde contre les bénédictions des homosexuels, l’épidémie de dengue, l’explosion d’un dépôt d’hydrocarbures ayant causé des morts et entraîné une pénurie puis un rationnement de carburant en Guinée, les manifestations contre la France et le [franc] CFA, etc., sont devenus des sujets sans importance.

Ils sont tous noyés par l’enthousiasme pour la CAN 2023, que ça soit dans les 24 pays se disputant dame Coupe, où dans ceux privés de ce prestigieux tournoi dès les éliminatoires et contraint de le suivre à la télévision. Les manchettes des journaux, les UNES des radios, les plateaux de télévision, les commentaires autour du thé dans les grins [en langue dioula, “réunion”, tradition des discussions de rue en Afrique de l’Ouest], les discussions dans les services, et même les intimités familiales, rien n’échappe à la magie du football qui a pris le pouvoir le 13 janvier au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé et ne le rendra que le 11 février [fin de la CAN].

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