Comment vivait-on dans la Pompéi britannique il y a 3000 ans ?

Détruit par un incendie, le village sur pilotis de Must Farm est pourtant le site préhistorique le mieux conservé de Grande-Bretagne. Quel paradoxe ! Comme les habitants ont tout laissé sur place, voilà une occasion unique de reconstituer leur vie plutôt "douillette". Dans leurs maisons rondes, entourés de leurs animaux, ils étaient bien isolés du froid, avaient une nourriture choisie et fabriquaient les plus beaux vêtements de l’âge du bronze que l’on ait jamais trouvés en Europe.

Surnommé "la Pompéi britannique" lors de sa découverte en 1999, le village sur pilotis de Must Farm est un site unique qui révèle des aspects jusqu’alors inconnus et totalement surprenants de la vie quotidienne à la fin de l’âge du bronze dans les marais du bassin des Fens, à l’est de la Grande-Bretagne.

Le département d’archéologie de l’université de Cambridge, en charge des fouilles, publie aujourd’hui un premier volume analysant sur près de 200 pages les vestiges mis au jour sur le terrain en 2015 et 2016. Ce qui frappe les chercheurs, confient-ils maintes fois, c’est l’aspect extraordinaire de ce lieu ordinaire : un tout petit village lacustre constitué de quelques maisons sur pilotis, qui a été complètement détruit par un incendie, mais dont la plupart des éléments ont été préservés dans les limons en contrebas.

C’est ce mode de conservation sans équivalent qui rend le site exceptionnel, car il restitue dans son intégralité la vie réelle de ses habitants, saisie juste avant le désastre.

Révélations sur la vie quotidienne d’un village lacustre de Grande-Bretagne il y a 3000 ans

Située à quelques kilomètres au nord-ouest de Cambridge, la vaste zone marécageuse des Fens a livré de nombreux sites préhistoriques. Cette région fut aussi exploitée pour sa richesse minière et c’est suite à l’exploitation d’une carrière que le site de Must Farm – dont la moitié au moins a disparu suite à cette activité d’extraction – a été mis à nu au cours des années 1960, puis découvert par l’archéologue régional en 1999.

Du limon surgissaient en effet de vieilles souches de bois, indiquant la présence d’un site de l’âge du bronze. Dès les premières fouilles menées en 2004, les archéologues de l’université de Cambridge ont identifié des centaines de pieux de bois verticaux, qui constituaient les fondations des structures du village : cinq maisons circulaires, entourées d’une palissade bordée d’un chemin de ronde, et une allée centrale.

Le village, datant d’environ 850 avant notre [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi