Visite en Nouvelle-Calédonie : “Macron aime les coups d’éclat”

La raison du voyage ne fait guère de doute. Quant au résultat, on ne peut pas en dire autant. C’est l’observation que fait La Vanguardia alors qu’Emmanuel Macron doit atterrir jeudi 23 mai au matin (mercredi soir, heure de métropole), à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

“Une grave crise en outre-mer a des effets déstabilisateurs en métropole”, constate le quotidien barcelonais. “Macron aime les coups d’éclat, d’autant plus quand il se trouve en difficulté.” Voici ce qui explique le déplacement surprise du chef de l’État.

Lors de la nuit du 21 au 22 mai, les violences se sont poursuivies à Nouméa. Selon le Haut-Commissariat, deux écoles et une concession automobile ont été incendiées. Les événements étant plus localisés, les autorités parlent tout de même d’une ampleur qui semble diminuer. Le bilan de l’ensemble reste catastrophique, rappelle le correspondant du quotidien, Eusebio Val. Il énumère six morts, des centaines de blessés et une multitude d’entreprises détruites et pillées, sans oublier une image touristique en ruines pour longtemps.

Un geste, pas plus

Le président vient avec la volonté d’installer un dialogue face à la colère, a annoncé l’Élysée. Une délégation ostensiblement conséquente l’accompagne. “Il s’agit manifestement d’un geste”, nuance Eusebio Val. “Le président français passera à peine 24 heures en Nouvelle-Calédonie, ce qui ne suffira pas à trouver un accord dans le cadre d’un conflit qui dure depuis de nombreuses années et qui prend ses racines dans le passé colonial.” Il reste à savoir si, sur place, la visite suscitera encore plus d’hostilité, si “au lieu de pacifier, il attisera encore plus les braises”.

Trouver une solution sera forcément difficile, mais il s’agit d’éviter à tout prix la guerre civile, estime encore La Vanguardia, rappelant à ses lecteurs la situation présente : un pays en proie à la crise économique aspirant à plus d’autonomie, et une France pas opposée de principe à l’indépendance, mais craignant le chamboulement géopolitique dans le Pacifique qui en découlerait, avec des conséquences pour sa propre présence ainsi que celle de la Chine.

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