Visite historique en Chine de l’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou

Le 27 mars, l’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou “a mis le pied sur le continent, après avoir attendu trente-six ans, et a entamé son voyage pour balayer la tombe de ses ancêtres”, écrit, dans le journal taïwanais Chungkuo Shihpao, Tang Shao-cheng, professeur de relations internationales à l’université nationale Chengchi, à Taipei. Il est de coutume dans la culture chinoise de se rendre sur la tombe de ses ancêtres le 5 avril, jour de la fête des morts, ou Qingming, pour entretenir la tombe et présenter ses respects aux âmes des défunts.

Le voyage de Ma est historique, car c’est la première fois qu’un “ancien président de la république de Chine (Taïwan, de 2008 à 2012) est sur le continent en soixante-quatorze ans de séparation”, écrit Tang dans ce quotidien dont les positions penchent nettement en faveur d’un rapprochement de Taïwan avec la Chine.

Dans le contexte d’un affrontement sino-américain “exacerbé” et de relations entre la Chine et Taïwan “au bord de la rupture”, le voyage de Ma Ying-jeou sur le continent “peut réellement apporter une contribution à l’apaisement des relations entre les trois parties”, estime l’auteur.

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D’autant, rappelle-t-il, que le Honduras vient de rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan et que la présidente (indépendantiste) Tsai Ing-wen fera une escale aux États-Unis alors qu’elle doit s’envoler mercredi 30 mars pour des visites officielles au Guatemala et au Belize. Une autre escale américaine est également prévue lors de son trajet de retour. L’auteur poursuit :

“Elle [y] délivrera un discours lors d’une rencontre avec le président de la Chambre des représentants, McCarthy, très antichinois. Le voyage de Ma est de nature à affaiblir l’hostilité chinoise vis-à-vis Taïwan.”

Quant à la coïncidence de ces deux voyages, elle n’est pas du fait de Ma, qui avait prévu son voyage très en amont, affirme l’auteur, qui en veut pour preuve la proximité avec la fête des morts. La coïncidence serait le fait d’un choix de la présidence, estime-t-il.

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