Viry-Châtillon, Samara à Montpellier... L'inquiétude "pour nos enfants" de la mère de Marin, tabassé en 2016

Les obsèques de Shemseddine, un adolescent de 15 ans, mort après avoir été tabassé devant son collège de Viry-Châtillon le 4 avril, se dérouleront ce mardi 9 avril dans la plus stricte intimité. Une affaire qui intervient quelques jours après l'agression de la jeune Samara à Montpellier, gravement blessée après avoir été passée à tabac.

Des drames qui en rappellent un autre: l'agression de Marin Sauvajon le 11 novembre 2016 à Lyon. Cet étudiant de 20 ans avait défendu un couple agressé par une bande à la gare de Lyon Part-Dieu car s'embrassant dans la rue. Il avait alors été violemment frappé à coup de béquilles à la tête et laissé pour mort. Plongé dans le coma pendant une dizaine de jours, il s'était réveillé avec de lourdes séquelles physiques, neurologiques et psychologiques. Il est handicapé à vie.

Sa maman, Audrey Sauvajon, présidente de l'association "La tête haute je soutiens Marin", a ainsi exprimé ce mardi au micro de BFMTV sa "colère" et sa "tristesse" face à la mort de Shemseddine.

"J'ose à peine imaginer ce que ressentent les parents, les proches. Je trouve ça extrêmement violent, dur, c'est catastrophique", déplore-t-elle affichant son soutien à ces proches et leur souhaitant "beaucoup de courage".

"On veut juste que nos enfants rentrent sains et saufs"

Audrey Sauvajon affirme que son association, qui a notamment vocation à "sensibiliser les jeunes au civisme, à la solidarité et au handicap", n'a "pas fini de se battre" contre cette violence dans laquelle elle voit "beaucoup de bêtises et de lâcheté".

"Je pense que ces gens vivent dans une espèce de monde parallèle où défoncer quelqu'un n'est pas un problème", déclare l'auteure de La tête haute aux éditions Flammarion.

"Quand on voit que ça [la violence] ne se calme pas, il me semble même que cela augmente, je suis très inquiète pour l'avenir, pour nos enfants", abonde la mère de Marin.

Elle interpelle alors la justice: "J'aimerais bien que la justice voie un petit peu ce qu'il se passe. On envoie des enfants à l'école, ils ne rentrent pas. On veut juste que nos enfants rentrent sains et saufs, il faut prendre les mesures et faire le nécessaire".

"Quand on est condamné, on purge sa peine"

Elle souhaite notamment que les peines soient appliquées dans leur entièreté. Contrairement à celle de l'agresseur de Marin. Âgé de 17 ans au moment des faits, il avait écopé d’une peine de sept ans et demi de prison en 2018. Puis, il avait été libéré en octobre 2022 après avoir bénéficié d'une remise de peine d'un an et demi.

Une peine et une libération précoce qu'Audrey Sauvajon dit ne "pas avoir comprises".

"On ne peut être qu'indigné et choqué par le verdit de l'agresseur de Marin et pour le fait qu'il soit libéré si facilement", assure-t-elle.

Avant d'ajouter: "Quand on est condamné, on purge sa peine. Comment voulez-vous être respecté si quand une peine est accordée, elle n'est pas suivie, ça ne sert à rien, ils [la justice] se décrédibilisent eux-mêmes".

La mère de Marin dit aussi souhaiter que l'excuse de minorité - l'atténuation de la responsabilité pénale compte tenu de l'âge - ne soit pas retenue quand une personne multirécidiviste est mise en cause.

Audrey Sauvajon pense que l'agresseur de son fils n'a "absolument" pas compris "le mal qu'il a fait".

"Je pense qu'il s'en fiche de toute façon, tout ce qui l'a dérangé, c'est d'avoir été interpellé et d'avoir été en prison", déclare-t-elle.

Marin, lui, est actuellement dans la Drôme, sur les terres dont sont originaires sa famille, "un retour aux sources", pour travailler avec son père dans son entreprise.

"Il essaye de se reconstruire. Vous imaginez bien que c'est extrêmement difficile. Il s'est éloigné de Lyon pour s'éloigner de tout ça, pour prendre du temps pour lui", précise sa mère déplorant "ne pas savoir ce que l'avenir lui réserve".

Article original publié sur BFMTV.com