Comment le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo est arrivé en France

Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo est hébergé par des tiques « Hyalomma marginatum », qui s’installent peu à peu dans le sud de la France sous l’effet du changement climatique.  - Credit:Stéphane Vitzthum/Biosphoto
Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo est hébergé par des tiques « Hyalomma marginatum », qui s’installent peu à peu dans le sud de la France sous l’effet du changement climatique. - Credit:Stéphane Vitzthum/Biosphoto

En octobre 2023, les autorités sanitaires ont annoncé la détection du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo (FHCC), une affection semblable à Ebola. Le pathogène était hébergé par des tiques « Hyalomma marginatum », qui s'installent peu à peu dans le sud de la France sous l'effet du changement climatique.

Elles ont été collectées sur des vaches et des chevaux dans les Pyrénées-Orientales. Ce sont les chercheurs de l'équipe de Laurence Vial, épidémiologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement de Montpellier (Hérault), qui ont fait cette découverte.

Comment les tiques et l'homme se contaminent-ils ?

Les « Hyalomma » sont le réservoir naturel du virus. Chaque printemps, lors de la reprise de leur activité, elles le remettent en circulation en se gorgeant du sang de leurs hôtes, qui risquent ainsi de s'infecter et de réinfecter de nouvelles tiques. Les tiques adultes peuvent être contaminées sur les ongulés, dont les bovins, excellents réplicateurs du virus. Elles peuvent ensuite transmettre le pathogène directement à leur descendance (œufs, larves, nymphes). Larves et nymphes s'infectent aussi parfois en se nourrissant du sang des lapins et des lièvres, qui répliquent bien le virus. Si « Hyalomma » préfère se nourrir sur les bovins, il n'est pas exclu qu'elle pique l'homme. Lorsqu'elle est infectée, cette tique transmet très rapidement le virus.

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