"Viper's dream", le jazz entre les lignes

Bon ok, le gars vend de la drogue, parce que oui, la marijuana c'est bien de la dope, il joue du couteau aussi, mais qu'est-ce qu'il est sympathique. Assez, en tout cas, pour être souligné. Lorsqu'il déboule en 1936, à New York de son Alabama natal, il est persuadé que la grande pomme n'attend que lui, le musicien génial. La réalité est brutale. Dès les premières notes, il est clair que le gamin n'a aucun talent avec sa trompette, il ira donc couper des cheveux sous les bons auspices de Pork Chop. 'Tu t'es juste trompé de rêve" qu'il lui dit, un brin philosophe.

Ainsi commence la légende, l'autre pas celle de Charlie Parker ou de Thelonius Monk, celle de la rue, de la fumette avant l'arrivée dévastatrice du brown sugar, de l'héroïne. Jake Lamar nous conte l'histoire de Viper, celui que personne ne retiendra, celui qui a débuté en bas de l'échelle, chez le barbier, chez Gentleman Jack's. Celui qui va passer dix heures par jour à balayer le sol et à cirer les chaussures des lascars fin prêts pour une amourette ou une arnaque à deux balles.

Une petite célébrité que Paris abrite en toute discrétion

Mais Gentleman Jack devient très vite un sésame pour pénétrer Harlem, mieux, pour posséder ce quartier où l'on peut écouter les meilleurs musiciens de jazz et où les Blancs viennent s'encanailler. New York lui explique son mentor en devenir "est une ville très tribale. Les tribus y sont définies par leur appartenance ethnique. De même que les quartiers. On a Chinatown et Little Italy ...


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