Viols en RDC : mettre fin à la culture de l'impunité

Deux jeunes femmes victimes de viol dans l'est de la RDC, pays le plus touché par les violences sexuelles, le 3 juillet 2011.

Près de 500 000 Congolaises ont été violées ces vingt dernières années. Un militant des droits humains, gynécologue à l'hôpital Pangi de Bukavu, propose la création d’une plateforme internationale pour lutter contre cette arme de guerre.

Ces vingt dernières années, au Kivu, à l’est de la république démocratique du Congo (RDC), le viol est devenu une arme de destruction massive. D’abord perpétrés par les membres des groupes armés qui s’y sont succédé, ces crimes se sont démultipliés, dans l’armée régulière qui incorpore d’anciens rebelles armés ou parmi les civils. Notamment parce que les démobilisés n’ont pas été identifiés, encadrés et, le cas échéant, traduits en justice. Le viol est utilisé consciemment comme arme de guerre. C’est dire la cruauté de ce mal qui a frappé 500 000 femmes. Elles sont les premières des victimes et assument de graves conséquences physiques et psychologiques. Viennent ensuite les enfants, ceux qui ont assisté au viol de leurs parents, en totale impuissance, ceux qui, recrutés dans les groupes armés, ont commis des viols. Ils sont bourreaux et victimes, ont été détruits tout en détruisant.

Aujourd’hui, il est plus qu’urgent de trouver le mécanisme qui permettra de lutter contre le viol érigé en arme de destruction massive. Des solutions existent. Comme nous le montrons depuis deux décennies à l’hôpital et la fondation de Panzi à Bukavu (la capitale de la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC) pour venir en aide aux femmes victimes de violences sexuelles. Une stratégie de guichet unique a été mise sur pied et des milliers des femmes y ont été prises en charge à tous les niveaux : médical, psychologique, social, économique et juridique.

Des solutions existent aussi pour leur donner la parole. C’est la raison pour laquelle je m’emploie depuis plusieurs mois à la création d’une plateforme internationale des victimes de violences sexuelles, pour mettre un terme au viol comme arme de guerre ou de répression. Congolaises, Syriennes, (...)

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