Le « violeur de Tinder » Salim Berrada, accusé par 17 femmes, jugé à partir de ce lundi

Salim Berrada est jugé à partir de ce lundi 18 mars devant la cour criminelle départementale de Paris, accusé d’avoir violé ou agressé 17 femmes rencontrées sur Internet. (Photo d’illustration)
AAMIR QURESHI / AFP Salim Berrada est jugé à partir de ce lundi 18 mars devant la cour criminelle départementale de Paris, accusé d’avoir violé ou agressé 17 femmes rencontrées sur Internet. (Photo d’illustration)

JUSTICE - Des shootings photos qui tournaient au cauchemar. Surnommé « le violeur de Tinder », Salim Berrada est jugé à partir de ce lundi 18 mars devant la cour criminelle départementale de Paris, accusé d’avoir, en 2015 et 2016, violé 13 femmes et agressé sexuellement quatre autres. Il les rencontrait sur internet, où il se présentait comme un photographe à la recherche de modèles.

L’homme de 38 ans conteste tout, admettant uniquement s’être servi de son métier de photographe comme « prétexte » pour attirer des femmes chez lui et assouvir une « addiction au sexe ».

Mode opératoire similaire

Aucune des femmes n’avait dit non « à quelque chose qu’il continuait à faire », a-t-il soutenu pendant l’enquête, estimant que celles ayant porté plainte avaient « regretté » a posteriori, ou s’étaient « concertées » entre elles pour l’atteindre.

Les enquêteurs ont plutôt mis en avant le « modus operandi », le mode opératoire, toujours quasiment identique et les « grandes similitudes » entre les récits des 17 plaignantes.

D’abord, la « forme d’industrialisation » du processus mis en place, avec un « cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel » : phrases d’accroche, compliments, propositions et envois « en masse » de sollicitations à de potentiels modèles, en profitant de sa notoriété de photographe.

Salim Berrada les contactait d’abord sur les réseaux sociaux, et notamment via un site de rencontre dédié au mannequinat. Ces femmes à qui il disait qu’elles étaient « uniques » arrivaient chez lui pour un shooting photo, se voyaient offrir de l’alcool que beaucoup n’osaient pas refuser. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force.

Les enquêteurs soupçonnent une « soumission chimique », des traces de drogue ou d’antihistaminiques ayant été retrouvées chez plusieurs d’entre elles, ce que Salim Berrada nie également.

Rapports sexuels imposés

Les plaignantes décrivent ensuite un brusque changement de comportement, et des rapports sexuels imposés malgré leur refus. Puis une attitude indifférente ou minimisant ce qu’il venait de se produire. Il refusait toujours d’envoyer les photos du shooting.

« Aujourd’hui comme depuis le premier jour de cette procédure, Monsieur Berrada conteste l’ensemble des accusations dirigées contre lui », ont indiqué à l’AFP ses avocats, Mes Irina Kratz et Ambroise Vienet-Legué. « Les investigations menées ont permis de révéler de très nombreux éléments à décharge qui contredisent ces accusations », ont-ils ajouté, satisfaits que l’audience, prévue jusqu’au 29 mars, soit « enfin l’occasion d’en débattre ».

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada était resté deux ans et demi en prison avant d’être relâché sous contrôle judiciaire, en 2019, avec interdiction d’exercer le métier de photographe.

Plusieurs plaignantes avaient alors signalé à la justice son « activité importante » sur les applications de rencontre. Visé par de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles. Cette enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet dernier.

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