"Violeur de Tinder": une peine de 19 ans de réclusion criminelle requise contre l'accusé

Le procès de Salim Berrada aka le "violeur de Tinder" touche à sa fin. L'avocat général a requis ce jeudi 28 mars 19 ans de réclusion criminelle dont deux tiers de sûreté contre cet homme accusé de viols ou d'agressions sexuelles par 17 femmes entre 2014 et 2016. Il a également requis une interdiction définitive du territoire français.

Une peine "très sévère", justifiée selon l'avocat général par le nombre de victimes, et la "dangerosité" de cet "insatiable chasseur égocentrique" qui a contesté tous les faits.

Il a été surnommé par la presse le "violeur de Tinder" car il rencontrait les plaignantes via cette application de rencontre. Il se présentait comme un photographe à la recherche de modèles.

Invitées chez lui, elles se voyaient offrir de l'alcool. Elles ont toutes ensuite décrit une ivresse anormale et une perte de force. Les enquêteurs soupçonnent une "soumission chimique", des traces de drogue ou d'antihistaminiques ayant été retrouvées chez plusieurs d'entre elles. Les plaignantes décrivent ensuite un brusque changement de comportement, et des rapports sexuels imposés malgré leur refus.

"Il a une dangerosité extrême"

Des faits que Salim Berrada a nié fermement tout au long de son procès ouvert le lundi 18 mars 2024 devant la cour criminelle départementale de Paris. Pour lui, "toutes ces femmes étaient consentantes".

"Nous savons tous ici que Salim Berrada ment effrontément, et pas seulement la nuit", a déclaré l'avocat général en référence à la chanson d'Alain Bashung.

Avant d'ajouter: "Dans ce dossier vous avez plusieurs éléments saillants: le mode opératoire sournois, compulsif de Salim Berrada, avec une forme d’emprise. Le deuxième élément c’est la dangerosité de Salim Berrada, chaque page de ce dossier le démontre, il a une dangerosité extrême…"

"La destruction de 17 vies"

Pour l'avocat général, cet homme "a violé leur parole 17 fois" et a "détruit 17 vies".

"Grâce a vous, la justice va, je l’espère, mettre un temps durant un criminel hors d’état de nuire", a-t-il déclaré aux plaignantes.

Le verdict est attendu ce vendredi 29 mars au dernier jour du procès.

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada était resté deux ans et demi en prison avant d'être relâché sous contrôle judiciaire, en 2019, avec interdiction d'exercer le métier de photographe. Plusieurs plaignantes avaient alors signalé à la justice son "activité importante" sur les applications de rencontre.

Visé par de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles - cette enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet dernier.

Article original publié sur BFMTV.com