"Le violeur c'est toi" : comment un chant chilien est devenu un hymne contre les violences faites aux femmes

"Le violeur, c'était toi." Alignées, les yeux cachés d'un bandeau noir, une centaine de femmes chantent en pleine rue, poing levé et doigt accusateur. Interprétée pour la première fois par un collectif de féministes le 20 novembre dernier au Chili, la performance, baptisée "Un violador en tu camino" ("Un violeur sur ton chemin") a fait en quelques jours le tour des réseaux sociaux. Mexico, New York, Paris, Sydney... Depuis, elle a été reprise par d'autres militantes aux quatre coins de la planète.

Acte 1 : un chant né d'une révolte au Chili

Tout commence au Chili, dans la cité côtière de Valparaiso. Il y a un an et demi environ, quatre trentenaires forment le collectif Lastesis, comme le rapporte le journal chilien La Tercera. Dafne Valdés Vargas, Sibila Sotomayor Van Rysseghem, Paula Cometa Stange et Lea Cáceres Díaz, veulent mobiliser les thèses féministes ("las tesis", en espagnol) à travers un langage artistique et visuel. Elles travaillent sur un projet autour des violences sexuelles, prévu pour être finalisé à l'automne 2019.

C'est à ce moment-là, le 18 octobre, qu'éclate la plus grande révolte sociale que le Chili ait connu depuis la fin de la dictature de Pinochet. La hausse du prix des tickets de métro à Santiago, la capitale, a été l'étincelle pour les manifestants, excédés par les inégalités socio-économiques dans le pays. L'armée est déployée. 23 personnes ont perdu la vie dans les manifestations, dont cinq au moins après l'intervention des forces de l'ordre.

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