Violences en marge du PSG-Bayern: quel est le profil des casseurs?

Des supporteurs du PSG shootent dans des gaz lacrymogènes sur les Champs-Elysées, le 23 août 2020 à Paris, après la finale de la Ligue des champions perdue par le PSG face au Bayern de Munich - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP
Des supporteurs du PSG shootent dans des gaz lacrymogènes sur les Champs-Elysées, le 23 août 2020 à Paris, après la finale de la Ligue des champions perdue par le PSG face au Bayern de Munich - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Les premières comparutions immédiates pour les violences et pillages commis autour des Champs-Elysées et du Parc des Princes après la finale de Ligue des champions ont eu lieu mardi. Les prévenus, âgés de 18 à une trentaine d'années et pour la plupart connus des services de police, ont été condamnés à des peines allant de la simple amende à 10 mois de prison ferme, essentiellement pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique", "vols aggravés" ou "recel de vols aggravés".

C’est un jeune homme de 18 ans, en rupture scolaire et au casier judiciaire déjà bien rempli, qui a écopé de la sanction la plus sévère. Rayane a été reconnu coupable d'effraction et de tentative de vol. D’après les forces de l’ordre qui l’ont interpellé, le jeune homme essayait de fracturer la caisse enregistreuse d’une pharmacie, un délit qu’il nie en bloc tout comme ses proches.

Vols aggravés, effractions et violences

Smaïn, son cousin venu sur les Champs-Elysées pour regarder le match dimanche soir assure à BFMTV que Rayane a "entendu des cris dans une pharmacie": "Il est entré mais il n’y avait personne, donc il est ressorti et à ce moment-là, la police l’a plaqué. S'il dit cette version, c’est cette version."

Celle-ci n’a cependant pas convaincu le tribunal: le juge a décidé d’aller au-delà des réquisitions du procureur qui réclamait 6 mois de placement sous surveillance électronique contre le jeune homme, déjà condamné par deux fois en 2019 par le tribunal des mineurs pour des affaires en lien avec les stupéfiants. La famille va faire appel de cette décision, a-t-elle indiqué à BFMTV.

Un autre prévenu, accusé d'avoir lancé un pavé sur le casque d'un CRS, a de son côté été condamné à huit mois ferme - dont la révocation d'un sursis de quatre mois - avec emprisonnement dans la foulée. Par ailleurs, un homme ayant percuté des policiers à moto après un refus d'obtempérer a échappé de peu à la détention et purgera sa peine de quatre mois chez lui, sous bracelet électronique.

152 gardes à vue

La majorité des autres prévenus, pour la plupart inconnus de la justice, ont comparu pour des recels de biens (vêtements de prêt-à-porter, sacs à main, bouteilles de champagne...) issus des pillages de magasins. Ainsi, deux jeunes de 21 et 19 ans ont été interpellés après le match en possession de vêtements de luxe récupérés après le pillage de magasins près des Champs-Elysées. Ils écopent respectivement de 2 et 4 mois de prison avec sursis.

Deux prévenus ont été relaxés. L'un d'eux, interpellé pour le recel d'une ceinture, a convaincu le tribunal du caractère non-intentionnel de son forfait.

"Je l'ai trouvée par terre, je l'ai mise sur ma tête, j'ai fait l'imbécile avec", a déclaré à l'AFP cet étudiant de 18 ans.

Des jeunes femmes ont par ailleurs été condamnées pour agression de passants sous l’emprise d’un état alcoolique et violences avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique sans faire de blessé. Elles ont écopé de peines allant de 300 euros d’amende à des heures de travail d’intérêt général.

Une seconde journée de comparutions immédiates est programmée ce mercredi, avec quinze autre prévenus. Au total, 152 personnes ont été placées en garde à vue après les heurts qui ont opposé dimanche soir les forces de l'ordre et des groupes de jeunes, notamment autour du Parc des Princes et de l'avenue des Champs-Elysées où des voitures ont été incendiées et des magasins vandalisés. Parmi les interpellés, 47 mineurs dont 11 non accompagnés.

Article original publié sur BFMTV.com