Violences, loi anti-casseurs... Des syndicats de police écrivent à Macron pour le rencontrer

"La maison Police brûle". Dans un contexte de fortes tensions, dans le sillage des manifestations contre la réforme des retraites ou d'autres événements comme les violences de Sainte-Soline, les forces de l'ordre veulent tirer la sonnette d'alarme.

Dans un courrier adressé ce jeudi à Emmanuel Macron et signé par plusieurs syndicats, elles dénoncent "une violence exponentielle dirigée à l’encontre des citoyens, des biens et des institutions mais surtout à leur encontre" dans la société française.

"Nos collègues prennent feu"

"Force est de constater que nous avons déjà des milliers de blessés dans nos rangs", peut-on lire dans ce courrier.

"Aujourd’hui, nos collègues prennent feu" déplorent les syndicats, en référence au policier brûlé par un cocktail molotov en marge de la mobilisation du 1er-Mai à Paris. Durant cette journée, le ministre de l'Intérieur avait recensé 406 policiers et gendarmes blessés dans le pays. "Demain certains mourront sans un signal fort de l’exécutif", poursuivent-ils.

"Jusqu'où iront cette violence et ces tentatives de meurtre que subissent en permanence nos collègues en essayant d’effectuer leur travail? Faut-il attendre qu'un des nôtres soit tué par l'un de ces criminels?", interrogent les forces de l'ordre.

Demandent à rencontrer Emmanuel Macron

Les quatre syndicats signataires du courrier sollicitant "urgemment" de rencontrer Emmanuel Macron. Il estime que le soutien de leur "ministre de tutelle", à savoir Gérald Darmanin, "n'est plus à démontrer" mais qu'il doit être "démultiplié par l'ensemble des responsables politiques" dont le chef de l'État.

Les forces de l'ordre attendent un geste fort d'Emmanuel Macron. "Nous considérerons l’absence de mesures de protection prises en soutien des forces de l’ordre comme un blanc-seing en faveur de tous les criminels, de tous les casseurs et de tous les idéologues qui piétinent en permanence les valeurs républicaines et appellent à l'insurrection", mettent-elles en garde.

De nouvelles lois

Les policiers et gendarmes signataires dressent une liste de demandes en conséquence, pour faire face à ce qu'ils nomment un "cheminement antirépublicain, insurrectionnel et chaotique".

D'abord, ils requièrent une meilleure réponse pénale avec une "peine minimale pour les agresseurs des forces de l’ordre" et la "création d’une infraction autonome d’incitation à la haine ou à commettre un crime ou un délit à l’encontre des forces de l’ordre".

Alors que le sujet est évoqué par l'exécutif, ils demandent la création d'une nouvelle loi "anti-casseurs". Comme l'a appris BFMTV, confirmant une information de franceinfo, le gouvernement étudie par exemple la possibilité d'instaurer un "délit de construction des barricades" ou encore une interdiction administrative de manifester.

Les syndicats exigent également des revalorisations ou encore "la sanctuarisation juridique de l'usage des drones à des fins préventives et judiciaires". "Monsieur Le Président, préférez-vous celles et ceux qui cassent, incendient, violentent ou veulent tuer à celles et ceux qui protègent?", conclut le courrier, ajoutant: "la peur doit changer de camp".

Article original publié sur BFMTV.com