Violences faites aux femmes: Muriel Robin "ne comprend pas les signaux envoyés" par Emmanuel Macron

L'actrice Muriel Robin sur notre antenne ce mercredi. - BFMTV
L'actrice Muriel Robin sur notre antenne ce mercredi. - BFMTV

L'actrice Muriel Robin a exprimé sa "tristesse", ce mercredi soir sur BFMTV, après la mort de Jacqueline Sauvage, une femme devenue symbole des violences policières que l'actrice avait incarné à l'écran. Morte ce mercredi à l'âge de 72 ans, cette femme avait été condamnée en 2014 pour le meurtre de son époux violent, puis graciée par François Hollande.

"Elle est devenue un symbole et elle m'a passé quelque chose, pour que je devienne la voix de toutes ces associations qui travaillent sans relâche avec peu de moyens, avec des promesses rarement tenues, qui se battent comme des lionnes pour sauver des vies", a déclaré Muriel Robin ce mercredi sur notre antenne.

Quels "signaux envoyés par notre président"?

Muriel Robin, qui avait incarné Jacqueline Sauvage dans un téléfilm en 2018 sur TF1, dit "ne pas comprendre pas les signaux envoyés par notre président" sur la question des violences faites aux femmes. Selon elle, "rien n'a changé" en France depuis la condamnation de Jacqueline Sauvage.

La comédienne et humoriste regrette la lenteur de la justice et de la mise en oeuvre des mesures contre les violences faites aux femmes promises par le gouvernement. "Pour les gens, il n'y a pas d'urgence... il faut vraiment une justice plus rapide pour que les femmes aient confiance et qu'elles puissent partir de chez elles. La confiance, c'est la clé".

L'actrice fait ensuite référence au dernier remaniement ministériel qui a fait grand bruit en raison des nominations de Gérald Darmanin, accusé de viol, au ministère de l'Intérieur, et d'Eric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #MeToo, à la Justice. "Il faut de la cohérence, il faut être irréprochable, et là ce n'est pas le cas", déplore Muriel Robin.

"Comment avoir confiance" en France?

"Comment avoir confiance dans un pays où notre ministre de la Justice, Me Dupond-Moretti, dit ne pas connaître le chiffre des violences faites aux femmes et s'étonne du nombre de viols en France," s'indigne l'actrice. "Comment avoir confiance en la police quand elle met quelqu'un de suspecté de viol comme premier flic de France? C'est très compliqué. C'est de l'humiliation, c'est presque un retour en arrière".

L'Etat français "ne fait pas assez" pour les femmes comme Jacqueline Sauvage, avait estimé l'actrice un peu plus tôt dans la journée chez nos confrères d'Europe 1. "La souffrance de Jacqueline n'aura pas servi à rien. En revanche, la souffrance de beaucoup d'autres, plus de 300 par an, n'est pas entendue", a ajouté l'actrice.

Article original publié sur BFMTV.com