Violences faites aux enfants : Élisabeth Borne présente un plan de lutte suite au rapport de la Ciivise

Élisabeth Borne a annoncé un plan de lutte contre les violences faites aux enfants.
LOU BENOIST / AFP Élisabeth Borne a annoncé un plan de lutte contre les violences faites aux enfants.

VIOLENCES SEXUELLES - Après le rapport choc de la Ciivise, l’heure est aux annonces du gouvernement. Élisabeth Borne a présenté ce lundi 20 novembre 2023 depuis Matignon le nouveau plan contre les violences faites aux enfants pour 2023-2027, à l’occasion du troisième Comité interministériel à l’enfance (CIE).

La Ciivise rend son rapport final, et voici trois mesures essentielles qu’elle propose

L’organisation de ce comité interministériel survient après la publication, vendredi 17 novembre, d’un rapport très attendu de la Ciivise, commission chargée de lutter contre l’inceste. Selon ce rapport, 160 000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles.

La Première ministre souhaite donc « renforcer les moyens de ceux qui protègent les enfants », en augmentant notamment les effectifs. La création de nouveaux postes au sein des dispositifs de recueil de la parole des mineurs - comme le 119 - a été annoncée. Le nombre de gendarmes et de policiers au sein de l’Ofmin (Office mineurs rattaché à la direction nationale de la police judiciaire) passera quant à lui de 35 à 80.

Pour lutter contre les violences sexuelles dans le sport, Élisabeth Borne a également prévu de renforcer les effectifs de la cellule Signal Sport, afin d’améliorer les remontées et la réponse aux signalements. Une annonce qui vient après la diffusion d’un documentaire d’Enquête Exclusive, ce dimanche 19 novembre, qui a souligné de nombreuses failles dans les instances chargées de protéger les mineurs dans le sport.

La première Ministre a aussi annoncé la nomination de dix délégués départementaux à la protection de l’enfance, dont l’objectif sera de mieux coordonner les actions sur le sujet. Une expérimentation qui aura pour but d’être généralisée.

Un plan interministériel de formation

La prise en charge des enfants victimes est l’un des volets importants de ce plan. Le gouvernement a annoncé la poursuite du déploiement des unités pédiatriques d’accueil pour l’enfance en danger, avec pour objectif une unité par tribunal d’ici 2027.

Concernant la formation et qualification, « un plan de formation interministériel va être lancé et sera consacré au repérage de toutes les formes de violences », a annoncé Élisabeth Borne. Il concernera les agents des différents ministères, les magistrats, les professionnels de l’enfance et les soignants.

« Il est essentiel d’éduquer nos enfants sur leurs droits et le nécessaire respect du corps de chacun, pour les protéger des abus sexuels », a-t-elle rappeler avant d’annoncer vouloir « renforcer l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle », sans pour autant donner plus de détails.

Les annonces pour les « enfants protégés et vulnérables »

Le Comité interministériel à l’enfance, instance lancée en novembre 2022 pour se doter d’une « vision transversale de la politique de l’enfance », s’est tenu en présence de onze membres du gouvernement. Outre le plan 2023-2027 contre les violences, qui succède au plan lancé en 2020, un autre thème a été abordé : le renforcement de l’action de l’État en faveur des « enfants protégés et vulnérables ».

Le gouvernement a annoncé la désignation d’un référent au sein des services de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) et de l’Éducation nationale, la création d’entretiens d’orientation systématiques à 15 et 17 ans ainsi que la mise à disposition gratuite des ressources d’éducation du CNED.

Quid de l’insertion des jeunes majeurs sortant de l’ASE ? Un pacte autonomie jeune majeur sera créé afin que cette tranche d’âge puisse connaître ses droits et bénéficier de tous les dispositifs. Un soutien financier « coup de pouce » leur sera versé systématiquement et facilitera le passage à l’âge adulte. Si le montant n’a pas été dévoilé, l’AFP parle de 1 500 euros versés à la majorité.

À voir également sur Le HuffPost :

Pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineur·es

Inceste : le sort de la Ciivise inquiète, Édouard Durand, le coprésident, sur la sellette ?