Violences éducatives ordinaires : les chiffres alarmants d'un phénomène aux conséquences importantes

Photo d'illustration (Photo LOIC VENANCE / AFP)

Un spot publicitaire va être diffusé prochainement pour sensibiliser sur les violences lors de l'éducation des enfants.

Fessée, claque, punitions, privations... Des gestes ou comportements de certains parents lors de l'éducation des enfants qui sont regroupés derrière le terme de violences éducatives ordinaires. Une pratique interdite par la loi "anti fessée" du 10 juillet 2019.

Selon un sondage de l'Association Française des Pédiatres Ambulatoires (AFPA) réalisé en juin dernier et paru dans Le Parisien, 36% des pères et mères de famille ne savent pas en quoi consistent les "violences éducatives ordinaires". Face à ce manque de connaissance, un spot va être diffusé, sur Internet puis à la télévision, à partir du 2 novembre pour "sensibiliser les parents au dialogue avec l'enfant. On dialogue avec un adulte, alors pourquoi fesser ou sanctionner un enfant et ne pas lui parler ?", nous explique Céline Quelen présidente fondatrice de l'association "stop VEO".

"Des violences physiques mais aussi psychologiques"

Dans ce clip, lancé par la Fondation pour l'enfance en collaboration avec l'association Stop VEO, un père de famille découvre que son enfant a dessiné sur les murs de la maison. Énervé et en colère, le père se dirige vers son petit garçon, Léo, qui se révèle en fait être un homme barbu aux cheveux longs, l'air menaçant. Débute ensuite un échange entre les deux, au terme duquel "l'enfant" accepte de dessiner sur une feuille de papier.

"Une violence éducative ordinaire, c'est une fessée, une gifle, un tirage d'oreille, de cheveux, mais ça peut être aussi des violences psychologiques comme la privation, le chantage. C'est lorsqu'un parent a un comportement qui ne respecte pas l'enfant en tant que personne, porte atteinte à son intégrité", poursuit la présidente de l'association "STOP VEO", auteure du "décodeur des VEO".

33% ignorent l'interdiction des violences éducatives ordinaires

La loi rebaptisée "anti-fessée" précise que "l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques". Selon un sondage pour le site mpedia.fr, 33% des parents affirment ne pas avoir connaissance de l'existence de cette loi.

Selon une enquête 2017 de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire, 85% des parents reconnaissent avoir recours à la fessée, 71,5 % à des “petites gifles”, la moitié frapperaient leur enfant avant l’âge de 2 ans et les trois-quarts avant l’âge de 5 ans.

"Un risque de reproduction de la violence"

Une pratique aux conséquences importantes. "La répétition de ces violences entraîne une baisse de l'estime, de la confiance en soi chez l'enfant, et peut entrainer des relations difficiles notamment à l'adolescence, avec les parents", poursuit Céline Quelen. "Sans oublier que l'enfant a un instinct de survie. Il peut se mettre à cacher des choses, à mentir, pour éviter des punitions et, plus tard, reproduire ce schéma de violence."

Toujours selon l’Observatoire de la violence éducative ordinaire (VEO), la reproduction de la violence subie est le quatrième facteur le plus cité pour expliquer avoir recours aux VEO. La France est le 55e pays à interdire la fessée.

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