Après avoir survécu à 59 coups de couteau, elle affronte son ex au tribunal

Il fait appel après avoir poignardé sa compagne à 59 reprises - Getty Images/iStockphoto

Le procès en appel d’un homme ayant poignardé sa compagne à 59 reprises s’ouvre ce jeudi 27 janvier 2022 à Aix-en-Provence. Survivante miraculée, la jeune femme se reconstruit malgré un parcours empreint de violence et de dysfonctionnements systémiques.

59 coups de couteaux, une tentative d’égorgement et de décapitation ainsi qu'une portière refermée sur le visage. Cette insupportable liste est celle des attaques auxquelles a survécu une Toulonnaise, rapporte le journal Var Matin. Datant du 13 décembre 2018, ces faits seront jugés en appel à partir de ce jeudi 27 janvier à Aix-en-Provence. L’agresseur, qui n’est autre que son ancien compagnon, a été condamné à 25 ans de prison en première instance.

Une paranoïa sans limite

Le calvaire d’Aurélie, le pseudonyme que lui prête nos confrères, commence un an avant l’agression. Grand "coureur de jupons", son compagnon de l’époque se persuade progressivement qu’elle est aussi volage que lui. Il commence donc à la surveiller et à interpréter chacun de ses propos, y voyant systématiquement les signes d’une tromperie. Il place des mouchards dans l’appartement, une caméra dans la chambre et un logiciel espion dans son téléphone pour surveiller ses conversations et son activité en ligne.

Mais ce n’est pas tout. L’homme se montre également violent envers Aurélie, la mère de ses trois enfants. En octobre 2017, celle-ci fait établir un certificat médical pour 5 jours d’ITT (Incapacité Temporaire de Travail) et quitte finalement le domicile familial en mars 2018. Elle atterrit dans un foyer : "C’est rempli de femmes abîmées, et il n’y avait pas d’assistantes sociales. Alcool, drogue, agressivité : il y a tout ça", raconte-t-elle à Var Matin. Finalement relogée en novembre 2018, elle est brutalement attaquée par son conjoint alors qu’elle vient chercher l’un de ses enfants à l’école.

Une violence hors du commun

Elle vient juste d’attacher le petit garçon sur son siège lorsque l’homme apparaît devant elle. Il lui hurle dessus puis bondit vers elle. Il lui inflige un total de 59 coups de couteau et tente de la décapiter au cours de l’attaque. Toujours consciente, elle finit par faire la morte pour essayer de sauver sa vie. "Je me suis dit que s’il voyait que je ne luttais plus, il allait peut-être s’arrêter. J’ai relâché tous mes muscles", poursuit l’infirmière. Et ça marche, l’homme disparaît après lui avoir refermé la portière de la voiture sur le visage.

La mère de famille retrouve miraculeusement ses esprits, couverte de sang, et appelle à l’aide. Transportée en urgence à l’hôpital militaire Saint-Anne, elle est sauvée par les spécialistes de la médecine de guerre présents sur place. Depuis, elle essaie de se reconstruire mais vit dans la peur que son ex ne la retrouve et réussisse à la tuer ou ne s’en prenne à ses enfants. Condamné à 25 ans de réclusion criminelle en première instance, il a fait appel de cette décision. Diagnostiqué comme personnalité paranoïaque par les experts, il est cependant considéré comme capable de séparer le bien du mal par la défense d’Aurélie. Ce sera donc à la justice de trancher.

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