Violences conjugales: l'ancien vice-procureur de Nîmes condamné à 5 mois de prison avec sursis

L'ancien vice-procureur de Nîmes, Patrick Bottero, a été condamné lundi à cinq mois de prison avec sursis pour violences conjugales sur une de ses maitresses, par le tribunal correctionnel de Lyon.

Patrick Bottero, 42 ans, aujourd'hui en poste dans un service civile du tribunal judiciaire de Marseille devra régler 5000 euros de dommages et intérêts à la victime, ainsi que 5000 euros de remboursement de frais judiciaires. La peine est assortie d'un stage de sensibilisation contre les violences conjugales et sexistes.

"Toujours des menaces, je n'avais pas le droit de le quitter, j'étais sa chose", a témoigné Alicia, 27 ans, séduite par le magistrat alors qu'elle était stagiaire au palais de justice de Nîmes.

La victime évoque plusieurs scènes de violences physiques

À la barre du tribunal correctionnel, la jeune femme a décrit une forme d'emprise progressive, en dénonçant dix scènes de violences physiques, allant de la gifle à la strangulation, en passant par des pincements, pendant quatre mois en 2019, avec à l'appui des photos d'hématomes.

"Le déni de monsieur le vice-procureur Bottero devant le tribunal correctionnel n'a pas convaincu. Il est probable qu'une telle condamnation ait des conséquences sur sa carrière professionnelle de magistrat. A tout le moins, on peut le souhaiter, alors que le Conseil supérieur de la magistrature n'avait pas cru devoir le suspendre de ses fonctions", ont réagi les avocats de la victime, Aurore Boyard-Burgot et Olivier Morice.

"Immaturité affective totale"

À l'audience du 11 septembre dernier, les deux avocats de la partie civile avaient critiqué "l'inertie du CSM", qui n'a pris aucune mesure alors que l'ancien vice-procureur était mis en examen dans la procédure délocalisée à Lyon.

Tout en consentant à reconnaître son "immaturité affective totale", et une "instabilité personnelle" qui le conduisait à multiplier les relations sentimentales, le prévenu a réfuté les violences physiques sur la jeune femme, parlant "d'empoignades réciproques", et de "bousculades des deux côtés".

"Je l'ai blessée émotionnellement", a lâché le magistrat devant le tribunal correctionnel. Son avocat Me David Gavériaux avait plaidé la relaxe, en évoquant "une relation complexe et tumultueuse", mêlant "l'admiration et la déception" qui selon lui, "ne peuvent pas être systématiquement mises sous le coup de l'emprise".

Article original publié sur BFMTV.com