Violences conjugales : "Nous craignons une reprise en main de l’Etat sur le 3919"

Le gouvernement a annoncé le lancement d’une procédure d’appel d’offre public pour désigner la structure qui continuera à gérer le 3919, le numéro d’écoute dédié aux femmes victimes de violences, en 2021. Un changement juridique "inévitable", indique la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, notamment pour étendre ses horaires de fonctionnement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Une "mise en concurrence" inquiétante, dénoncent les associations féministes, la Ligue des droits de l’homme, le Planning familial ou l’Union nationale des familles de féminicide. Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF), réseau de 73 associations qui gère le 3919, explique pourquoi ce service est à leurs yeux menacé.

Le 17 novembre, vous avez appelé le gouvernement, avec de nombreux soutiens, à renoncer à cette procédure d’appel d’offre. Avez-vous eu une réaction?
Non, nous n’avons eu aucun retour. Nous n’avons pas reçu le cahier des charges, qui devrait être terminé d’ici à la fin de l’année. Evidemment la FNSF sera candidate. Mais même si nous remportions ce premier appel d’offre, cela nous inquiète pour l’avenir. Ce service, que nous avons créé en 1992, est reconnu. On a encore vu son utilité pendant le premier confinement. Entre mars et mai, le nombre d’appel au 3919 a été multiplié par quatre, avec jusqu’à 7.000 femmes écoutées et orientées chaque semaine. Aujourd’hui, on reste dans un taux très élevé, autou...


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