Violences: 233 maires agressés depuis janvier selon l'Intérieur

D'après les chiffres obtenus par le Journal du Dimanche, les violences contre les élus municipaux sont en progression, alors qu'elles étaient déjà en hausse en 2019.

Voilà qui ne va pas apaiser le climat d'insécurité. Selon les chiffres obtenus par Le Journal du Dimanche auprès du ministère de l'Intérieur, 233 maires ou adjoints ont été agressés physiquement depuis janvier dernier. L'an dernier, Beauvau en dénombrait 198 à la même époque.

Les violences contre les élus continuent donc de se multiplier. Elles étaient déjà en hausse en 2019, avec 383 agressions sur l'année contre 361 en 2018. Parmi les derniers exemples en date, il y a eu les agressions des maires de Miribel-les-Échelles (Isère) fin juillet et de Saint-Philippe-d'Aiguille (Gironde) mardi dernier. Dans le Pas-de-Calais, l'édile de Croisilles a également été agressé vendredi soir après avoir signalé un tapage nocturne. Hospitalisé pour blessure légère, il a porté plainte.

Comme l'a indiqué France Bleu Cotentin samedi, le maire délégué de Portbail a subi le même sort. Agressé par trois hommes qui campaient dans un lieu où cela était proscrit, il a reçu plusieurs coups dans le dos et la nuque. L'élu de 70 ans a appris samedi que son principal agresseur n'a eu qu'un rappel à la loi et ne sera pas poursuivi.

"Cette situation n'a que trop duré", dit Baroin

Pour le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin, "cette situation n'a que trop duré et exaspère l'ensemble des maires". "Au-delà de la compassion, le gouvernement doit passer aux actes s'il veut vraiment les protéger", déclare-t-il au JDD.

Également contacté par l'hebdomadaire dominical, le sénateur de la Manche Philippe Bas demande "un véritable plan gouvernemental pour la sécurité des maires".

"Je dis au Premier ministre qu'il faut absolument mettre en place dans les préfectures une cellule qui apporterait conseils, accompagnement et soutien, y compris moral, aux maires et à leurs adjoints en cas d'agression. Car le maire est souvent tenté dans ces ­situations de se décourager et de laisser tomber. Or nous ne devons rien laisser passer", estime le président Les Républicains de la commission des Lois du Sénat.

Propositions de Philippe Bas

D'après certains édiles, la réponse pénale à ces actes n'est pas assez rapide. Cela donnerait, d'après l'AMF, un sentiment d'impunité. De ce point de vue, la loi Engagement et proximité adoptée en décembre 2019 serait donc incomplète.

Alors qu'une moitié du Sénat se prépare à renouveler ses sièges en septembre, Philippe Bas fait des propositions. Il demande que la prise en charge des frais de justice pour un maire agressé soit déclenchée sans qu'il y ait besoin d'un vote du conseil municipal. Il veut aussi permettre aux édiles de mutualiser les polices municipales ou de recourir, en cas de violation d'un arrêté municipal, à des amendes forfaitaires.

Nul doute qu'elles auront de l'écho durant la campagne des sénatoriales à venir, dans la mesure où les maires représentent le plus gros contingent de grands électeurs.

Article original publié sur BFMTV.com

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