Un viol collectif au Soudan soulève l’indignation et mobilise les femmes

Le soir du nouvel an, une femme a été violée en plein centre de Khartoum, par vingt hommes qui l’ont menacée avec un couteau. C’est de cet épisode que sont nées la colère et l’amertume à l’origine des manifestations en cours dans le pays depuis le 11 janvier. Le hashtag #ItsNotOkay s’est répandu comme une traînée de poudre sur la Toile soudanaise. C’était l’histoire de trop pour le pays, déjà touché par une série de drames à l’encontre des femmes.

L’absence de poursuites pour retrouver et condamner les auteurs du viol collectif du 31 décembre, nous rapporte Mediafrica, a d’abord suscité l’indignation avant de libérer la parole. Depuis le début de l’année 2021, une fillette de 9 ans a été violée par un homme du renseignement militaire, explique le média soudanais Radio Dabanga, tandis que Muwada, une femme enceinte, a été tuée par son mari.

Le traumatisme laisse place à l’activisme. Les militantes réclament une initiative légale pour mettre fin à l’omerta sur les violences sexuelles et les crimes perpétrés à l’encontre de femmes au Soudan.

Rayan Mohammed, membre du collectif Soudanese Women Revolution, a interpellé le ministre de la Justice, à qui elle demande la révision de la loi de 1991 sur les violences sexuelles, précise Radio Dabanga. Elle demande, entre autres, que le viol soit reconnu comme un crime à part entière.

La honte du viol

Sur les réseaux sociaux, comme dans les rues de Khartoum, des slogans féministes sont clamés. “Treat all girls like they are your sister/daughter” [“Traitez toutes les femmes comme si elles étaient vos sœurs/filles”] a retenu l’attention du quotidien britannique Daily Mail.

C’est précisément contre la loi du silence que les militantes se battent : celle de la justice, mais aussi celle des victimes. Car la honte du viol dans le pays empêche bien souvent les femmes de dénoncer leurs agresseurs.

Depuis le renversement du régime islamiste d’Omar Al-Bachir par un coup d’État militaire le 11 avril 2019, le gouvernement de transition a entrepris des avancées significatives pour le droit des femmes soudanaises. L’excision a été reconnue comme un crime, et les femmes ont enfin obtenu le droit de danser.

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