Le vin rouge vous donne mal à la tête ? Des scientifiques ont une hypothèse pour « expliquer ce mystère millénaire »

La consommation de vin rouge a chuté de 32 % en France ces dix dernières années d’après l’institut Kantar.
Klaus Vedfelt / Getty Images La consommation de vin rouge a chuté de 32 % en France ces dix dernières années d’après l’institut Kantar.

GUEULE DE BOIS - Si vous avez l’habitude de boire de l’alcool, vous avez peut-être remarqué que le vin rouge provoque les pires lendemains de soirées. Et ce même après seulement un ou deux verres. Si les tanins et les sulfites ont souvent été désignés comme responsables de ces terribles maux de tête, une nouvelle étude pointe du doigt la quercitrine, un antioxydant naturel présent dans le vin rouge.

Des chercheurs de l’Université de Californie ont étudié une douzaine de composés de la boisson. Dans l’étude, publiée dans la revue Scientific Report, ils expliquent que la peau et les pépins du raisin contiennent de la quercitrine, qui pourrait être à l’origine de ces douleurs. « Nous pensons être enfin sur la bonne voie pour expliquer ce mystère millénaire », assure ainsi Morris Levin, directeur du « Headache Center » de l’Université de Californie cité par The Guardian.

Des vins rouges plus douloureux que d’autres

Selon les chercheurs, la quercitrine affecte la façon dont notre corps assimile l’alcool en bloquant l’enzyme qui transforme l’acétaldéhyde, un composant toxique qui permet notamment la fermentation de l’alcool, en acétate dans le foie. L’acétaldéhyde s’accumule alors dans notre sang et provoque des migraines, des nausées, ou encore des rougeurs chez certains buveurs. Ces symptômes surviennent parfois seulement quelques heures après la dégustation.

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de vin du Sud : plus les raisins sont exposés au soleil, plus ils contiennent de quercitrine. Certains vins rouges peuvent contenir cinq fois plus de quercitrine que d’autres, explique l’équipe scientifique dans le rapport.

« L’étape suivante consiste à effectuer des tests scientifiques sur les personnes qui développent ces maux de tête », explique Morris Levin, selon The Guardian. Tout le monde n’est pas sujet aux migraines, mais les chercheurs ne savent pas vraiment d’où vient cette inégalité. Certains pourraient par exemple être moins sensibles à l’acétaldéhyde.

Des études mettent en cause d’autres composés du vin rouge

Ce n’est pas la première étude qui cherche à comprendre le lien entre vin et maux de tête. L’une d’entre elles, publiée en 2019 dans le European Journal of Clinical Nutrition, liait ces douleurs à une réaction allergique aux sulfites, des produits utilisés dans la production du vin pour le stabiliser et pour l’empêcher de poursuivre sa fermentation durant l’élevage et la vinification. Mais ces arguments sont valables pour tous les types de vin et pas uniquement le vin rouge.

Si la théorie des chercheurs de l’Université de Californie est vérifiée, le plus évident pour boire du vin et éviter les maux de tête serait donc de privilégier le vin blanc, qui contient des taux bien moins élevés de quercitrine.

Mais en attendant la suite des recherches sur le sujet, les recommandations pour éviter les migraines et autres symptômes de la gueule de bois restent les mêmes : pas plus de deux verres par jour, et beaucoup d’eau !

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