Villeneuve-de-la-Raho : le projet de golf près de Perpignan conforté par une première décision de justice

JUSTICE - Ils ont perdu une bataille, mais pas encre la guerre. Les opposants à la construction d’un golf à Villeneuve-de-la-Raho, dans un département des Pyrénées-Orientales qui affronte une sécheresse chronique, ont vu leur recours en référé rejeté ce vendredi 22 mars.

L’association Pays catalan écologie avait déposé un recours hiérarchique auprès du ministre de l’Écologie Christophe Béchu, contre la prorogation, fin décembre pour cinq ans de plus, d’un arrêté du préfet permettant l’expropriation des parcelles nécessaires au projet.

En vain pour le moment. Dans la décision du tribunal administratif de Montpellier rendue ce vendredi que TF1 a pu consulter, la juridiction estime que « la situation hydrique et la disponibilité en eau que connaît le département des Pyrénées-Orientales ne peuvent constituer à elles seules un changement tel qu’il soit de nature à faire perdre au projet, apprécié globalement, son caractère d’utilité publique ». Selon le tribunal, il n’y a donc pas « de doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté du préfet des Pyrénées-Orientales autorisant le projet ».

Les opposants ne s’avouent toutefois pas encore vaincus. Un recours sur le fond doit encore être examiné, ainsi qu’un pourvoi en cassation.

200 emplois directs et indirects

Malgré tout, les travaux pour construire le futur complexe vont pouvoir reprendre. Près de Perpignan, il doit comprendre un golf de 18 trous et 600 logements, pour une trentaine d’hectares de bâti, un projet qui dérange dans un département où la pluie se laisse désirer depuis près de trois ans.

Depuis le début de l’hiver, le préfet n’a cessé de prolonger et renforcer les mesures de restriction sur l’usage de l’eau, en vigueur depuis le printemps 2022.

Si le projet doit apporter environ 200 emplois directs et indirects, il n’en provoque pas moins une levée généralisée de boucliers. À Villeneuve-de-la-Raho, plusieurs milliers de personnes ont ainsi marché samedi contre le chantier.

Une tribune de 92 enseignants et employés de l’université de Perpignan dénonçait début février un projet « emblématique d’une vision dépassée ».

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait lui dit craindre que le golf privé d’eau ne ressemble à un « paillasson ».

À voir également sur Le HuffPost :

Changement climatique : après avoir vécu sa décennie la plus chaude, la planète est « au bord du gouffre »

« Pour un juste accompagnement de notre agriculture face aux défis du 21e siècle » - TRIBUNE