Viktor Orban veut "occuper" Bruxelles, Peter Magyar le défie à Budapest
Habitué aux diatribes anti-UE, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est déclaré ce vendredi prêt à marcher vers Bruxelles et à "occuper" le cœur de l'Union européenne à l'approche des élections européennes et de la présidence hongroise du Conseil de l'UE (au second semestre).
S'exprimant lors d'une commémoration la révolution hongroise de 1848 contre la monarchie des Habsbourg, Viktor Orban a déclaré que les élections européennes étaient une chance de défendre la Hongrie. "Si nous voulons défendre la liberté et la souveraineté de la Hongrie, nous n'avons pas d'autre choix que d'occuper Bruxelles", a-t-scandé le leader nationaliste, devant un millier de ses partisans. "Nous marcherons vers Bruxelles et apporterons nous-mêmes le changement dans l'Union européenne."
Au pouvoir depuis 14 ans, et après un triomphe aux dernières élections législatives, le Premier des Hongrois, qui a récemment rencontré par Donald Trump, s'est dit également convaincu qu'il bénéficiera d'un soutien croissant aux élections européennes.
A voir. Car le leader nationaliste est désormais défié par un homme issu de ses propres rangs : Péter Magyar, un jeune haut fonctionnaire membre du Fidesz, le parti de Viktor Orban.
Lui aussi organisait un rassemblement vendredi qui a attiré quelques milliers de Budapestois. Il a annoncé la création d'un nouveau mouvement politique.
Péter Magyar, ce technocrate de 43 ans, se définit comme un conservateur de droite. "Mais je ne supporte plus, dit-il, de voir nos dirigeants piller et détruire le pays."
Parmi les points de son programme : le rétablissement du ministère de l'Éducation, supprimé par le gouvernement actuel, le retour à l'indépendance de l'audiovisuel et l'adhésion de la Hongrie au parquet européen chargé de contrôler l'utilisation des fonds européens.
Péter Magyar a séduit les Budapestois. La plupart étaient des électeurs de gauche. Ce nouveau parti serait a priori plus gênant pour l'opposition que pour Viktor Orban. Mais certains espèrent que le jeune rival attirera aussi des électeurs de droite déçus par le gouvernement.
Contrairement au Premier ministre, le candidat a appelé à un dialogue constructif avec l'Union européenne et a déclaré à ses partisans qu'il créait le mouvement "Debout, Hongrois".
"Chaque avalanche commence par un flocon de neige", a-t-il écrit sur Facebook, promettant de lutter contre "la corruption et le népotisme" qui, selon lui, ont entaché le régime de Viktor Orban.
Le nouveau parti tentera de revendiquer le vide au sein du centre du jeu politique hongrois. Le mouvement vise à émerger comme une force sérieuse pour défier le Fidesz lors des prochaines élections législatives en 2026.